dimanche 20 avril 2008

Les « manœuvres » de Berlusconi

Visiblement tout est bon, au sein de nos médias bien-pensants, pour instiller dans l'esprit du lecteur que Silvio Berlusconi serait un vil personnage ayant tous les défauts.

Un exemple parmi d'autres, dans les jours qui ont suivi la nette victoire du Peuple de la liberté aux élections générales italiennes : Il Cavaliere, comme il est d'usage après une victoire électorale, prépare l'entrée en fonctions de son gouvernement, dans lequel il a pressenti Franco Frattini, actuel commissaire à la Justice et aux Affaires intérieures au sein de la Commission européenne, pour occuper les fonctions de ministre des Affaires étrangères.

En prévision du scrutin des 13 et 14 avril, Franco Frattini avait demandé, auprès de ses pairs de la Commission, un congé de quatre semaines, lui permettant de participer à la campagne électorale aux côtés de Silvio Berlusconi et autres figures marquantes d'Il Popolo della Libertà.

Il eût été ridicule, sachant que l'accession de M. Frattini à la tête de la diplomatie italienne était acquise en cas de victoire de la droite aux élections, que le commissaire italien revienne siéger au sein de la commission alors qu'il a probablement besoin de préparer ses nouvelles fonctions.

Tout aussi ridicule eût été la solution d'une démission précipitée, avant même sa nomination, ce qui eût conduit à cette bizarrerie où un président du Conseil démissionnaire, Romano Prodi, qui expédie les affaires courantes depuis la chute de son cabinet à la fin du mois de janvier, se serait vu confier la tâche de nommer le successeur de M. Frattini au sein de la Commission européenne, rôle qui revient, de manière naturelle et légitime, à un chef de gouvernement dans le plein exercice de ses fonctions, en la circonstance Silvio Berlusconi, doublement légitimé par le suffrage universel, tant à la Camera dei deputati qu'au Senato della Repubblica.

Ce parti pris hostile à Silvio Berlusconi a ainsi conduit le quotidien Le Monde à choisir un titre particulièrement orienté pour un petit articulet, paru dans l'édition datée du dimanche 20 avril, articulet dans lequel le journaliste Thomas Ferenczi rapporte, de manière relativement neutre, la prolongation de deux semaines du congé de Franco Frattini. Le journal, pour bien marquer sa désapprobation d'un si vil comportement du vainqueur des urnes, a ainsi choisi le titre « Silvio Berlusconi manoeuvre pour nommer le nouveau commissaire italien ».

En oubliant au passage que rien ne forçait José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, ancien maoïste passé au centre droit, à faire une telle fleur au vilain ogre de droite voire d'extrême droite que représente M. Berlusconi pour les « chaisières » de la bonne conscience de gauche.

Or, qu'a fait M. Barroso ? Selon les termes du communiqué de la Commission, tels que rapportés par M. Ferenczi dans son article, mais pas encore disponibles sur le site Web de l'Union européenne, M. Barroso aurait répondu favorablement à la demande d'un congé supplémentaire, courant jusqu'au 28 avril,  afin de préserver l'efficacité de l'action de la Commission .

Qu'on ne se méprenne pas : je n'ai pas de sympathie particulière pour l'insubmersible Silvio Berlusconi (1). En revanche, je n'aime guère les méthodes insidieuses de la « grosse presse » française pour salir tous ceux qui n'entrent pas dans le moule prédéfini de leur vision du monde intolérante...

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