jeudi 29 septembre 2011

Le comité d'arbitrage devrait donc survivre

Certes, ce n'était pas d'une évidence absolue, aux premiers jours de la consultation, en présence d'une forte minorité, qui pouvait espérer bloquer l'élection de nombreux candidats, en les empêchant de remplir la condition des deux tiers de votes favorables (sur le total des « pour » et des « contre ») nécessaires pour être éligibles.

On pouvait également craindre, pendant longtemps, que le nombre d'arbitres éligibles, à la fin du scrutin, soit inférieur à cinq, ce qui aurait de facto empêché le fonctionnement du comité d'arbitrage, en raison d'une très imprudente disposition de son règlement — article 5, alinéa 1 —, qui stipule que « une fois l'arbitrage déclaré recevable, cinq arbitres sont désignés pour le traiter ». Cette disposition dangereuse, dans l'hypothèse de l'élection de quatre candidats seulement, aurait réglementairement interdit la nomination d'arbitres pour traiter le moindre arbitrage jusqu'au prochain scrutin ne devant intervenir qu'en mars 2011. Sauf prise de décision adoptée en urgence par la communauté et qui serait venue assouplir cette règle.

Tout cela n'a pas eu lieu.

À l'arrivée, il devrait y avoir, sauf démonstration claire et très improbable sur l'existence de fraudes massives, dont certains ont pourtant déjà tenté d'accréditer l'idée, sans apporter le moindre élément concret en ce sens — sept candidats élus, et qui devraient être en mesure de prendre les décisions que la communauté, par prises de décision successives créant et réformant le comité d'arbitrage, a estimé pouvoir déléguer à cette instance.

D'aucuns gloseront sur la perte de confiance que constituerait les fortes oppositions manifestées jusque dans les scores obtenus par les sept candidats élus par la communauté.

Mais il faut aussi observer un phénomène très surprenant, à savoir l'intérêt « énorme » qu'a suscité ce scrutin. Lors des précédents renouvellements du comité d'arbitrage, la participation n'a jamais atteint les « sommets » que l'on peut observer à l'occasion du dernier renouvellement. Nous comparerons les données issues des trois seuls scrutins depuis la réforme du comité d'arbitrage ayant organisé le renouvellement complet tous les six mois.

En septembre 2010, il y avait 10 candidats, dont 6 ont rempli les conditions pour être élus. La participation, pour l'ensemble de ces 6 candidats éligibles, allait de 67 à 101 votants, avec des scores variant de 76,6 % à 91,1 %.

En mars 2011, il y avait 12 candidats, dont 9 ont rempli les conditions pour être élus. La participation, pour l'ensemble de ces 9 candidats éligibles, allait de 72 à 105 votants, avec des scores variant de 71,2 % à 83,7 %.

En septembre 2011, on trouve au final 14 candidats, dont 7 ont rempli les conditions pour être élus. La participation, pour l'ensemble de ces 7 candidats éligibles, allait de 154 à 181 votants, avec des scores variant de 67,27 % à 81,55 %.

Il serait difficile de nier qu'on observe un certain « tassement » du taux de confiance manifesté à l'ensemble des candidats, mais il serait tout aussi difficile de nier que la progression impressionnante de la participation à ce type de scrutin traduit, a contrario, l'attachement communautaire à cette instance alors que, dans le même temps, se répandent des bruits sur la prétendue baisse du nombre de contributeurs de Wikipédia ou simplement le tassement de la progression du nombre de contributeurs. Le moribond, en tout cas, que ce soit Wikipédia au sens général ou, plus anecdotiquement, une petite instance de régulation au sein d'une des versions linguistiques de Wikipédia, semble avoir encore de beaux restes.

Cela ne signifie pas que la « cent-huitantaine » de votants, dans le scrutin qui vient de s'achever, a accordé un chèque en blanc aux 7 candidats élus, mais cela démontre en tout cas que la manœuvre consistant à contourner une prise de décision communautaire pour abolir le comité d'arbitrage — et ainsi instaurer au sein de la communauté francophone des contributeurs un mode de règlements de comptes dignes du Far West — a échoué.

Un des exemplaires de la fusée Saturn V (cliché NASA)
Dernières nouvelles de la Conquête de l'espace :
La dernière heure de ce scutin ô combien intéressant aura donné l'occasion à certains observateurs de se réjouir de la fenêtre de tir adoptée pour le lancement d'une glorieuse fusée.

Que l'on songe aux hasards du calendrier, qui ont vu une certaine contributrice bloquée pour deux mois, le 29 juillet 2011 à 23:12 (CEST), et réapparaissant dix minutes après l'expiration de son blocage pour venir exprimer son opinion, comme elle en avait parfaitement le droit.

Je dis : CHAPEAU ! au scénariste de l'épisode. Sans oublier les félicitations à l'interprète, qui confirme son talent (non, je ne me moque absolument pas, c'est sincère, quelles que soient mes différences avec l'intéressée).

Note 1 : je ne sais pas pourquoi Blogger donne 23:49 comme heure de ce message puisque, bien évidemment, je n'ai pas eu l'imprudence de le poster avant d'avoir confirmation, après clôture du vote, qu'un afflux soudain de votes contre n'était pas venu empêcher l'élection des trois candidats les moins bien élus. Je ne suis pas idiot au point d'annoncer un score avant qu'il n'ait des chances d'être confirmé (sauf évidemment, possibles rectifications ultérieures dues à l'hypothétique découverte de faux-nez).

Note 2 : aucun commentaire ne sera accepté pour ce message, qu'il aille dans mon sens... ou dans un autre.