lundi 20 février 2012

« Wikipédia tend inexorablement vers le faux »

C'est une phrase, sous la plume d'un ex-contributeur préférant se désigner comme « Vieille branche », relevée dans un billet relayé aujourd'hui chez Pierrot le Chroniqueur.

Si je peux partager certaines des autres analyses présentes dans ce billet, ce constat, que je relève entre guillemets dans le titre de mon propre billet, me semble quelque peu réducteur.

Il suffit de constater les considérables progrès du sourçage des articles, en quelques années. Là où, naguère, une vague, maigrichonne et très imprécise section « Bibliographie » faisait office de références à l'appui des contenus rédigés dans les articles, on a vu croître de manière impressionnante, depuis quatre ans (à la louche), les emplois des balises <ref> et </ref> (appel d'une référence ou d'une note de bas de page) et de sa conséquence logique, la balise <references /> (regroupement des notes et références en fin d'article) ou de ses « déclinaisons » diverses sous forme de modèles.

Certes, on est bien obligé de remarquer que les descriptions de sources, au moyen de ces balises <ref> et </ref>, manquent encore souvent de rigueur et de précision. Mais je reste persuadé que l'exigence d'un sourçage de qualité, si elle n'est jamais mentionnée dans les principes fondateurs de Wikipédia comme une exigence absolue, y est sous-jacente depuis de nombreuses années, notamment dans les paragraphes Í Wikipédia est une encyclopédie » et, plus encore, « Wikipédia recherche la neutralité de point de vue » (paragraphe qui évoque notamment l'utilité de la contextualisation, de la vérifiabilité et de la citation de sources faisant autorité dans leurs domaines respectifs).

Cela étant, il serait intéressant de quantifier — une requête automatisée aurait-elle cette capacité, sans surcharger les serveurs ? — tous les emplois du couple <ref> et </ref>, ainsi que le nombre d'articles contenant au moins un de ces appels de références et/ou notes de bas de page.

Peut-être l'expérience a-t-elle déjà été tentée, mais je n'en ai pas eu connaissance.

samedi 28 janvier 2012

De quoi se mêle-t-elle ?

Je veux parler de la chancelière allemande Angela Merkel, dont une dépêche de l'Agence France-Presse nous annonce qu'elle aurait l'intention d'appuyer implicitement la possible candidature de Nicolas Sarkozy à sa réélection, via des rendez-vous diplomatiques survenant durant la campagne électorale.

Cette annonce, selon l'AFP, aurait été faite par Hermann Gröhe, secrétaitre général de la CDU, durant le conseil national de l'UMP qui se tenait ce samedi à Paris.

Ça ne leur suffit pas, aux dirigeants de Berlin, de prétendre dicter la politique budgétaire de la Grèce et d'autres pays, il leur faut maintenant implicitement dicter le choix du peuple français ?

Source : dépêche « Présidentielle: Angela Merkel va faire campagne pour Nicolas Sarkozy », Agence France-Presse, 28 janvier 2012. Qu'il soit bien clair que je laisse à l'AFP la responsabilité du titre choisi, là où M. Gröhe n'a probablement pas exprimé les choses de cette façon...

mercredi 11 janvier 2012

Le sarkozysme est un brouillonisme

Ce n'est pas moi qui le dis, mais Bernard Cazeneuve, maire de Cherbourg-Octeville, député de la Manche et l'un des quatre porte-parole de François Hollande, candidat socialiste à l’élection présidentielle des 22 avril et 6 mai prochain.

Le prétexte en a été les grotesques dernières sorties de l'inénarrable Nadine Morano, du tout aussi cocasse Jean-François Copé (qui ronge de plus en plus visiblement son frein d'aspirant calife ne pouvant ouvertement l'avouer) et, plus étonnant, d'un Bernard Accoyer que l'on croyait plus pondéré.

Face au concert d'âneries proférées du côté de l'UMP, formation visiblement effrayée de s'être laissée piéger dans un soutien suicidaire à l'actuel locataire de l'Élysée, M. Cazeneuve a évidemment beau jeu de railler « les aboyeurs de l'UMP », qui « sont dans un état de haine non maîtrisée, d'excitation permanente » puis, plus loin, de définir comme suit le régime finissant :
« Le sarkozysme est un brouillonisme, une incapacité à maîtriser à la fois les discours, le projet et les promesses. C'est un brouillonisme érigé en stratégie, qui se fonde sur la conviction que le peuple est suffisamment méprisable pour qu'on puisse s'autoriser chaque jour à le tromper avec les procédés les plus grossiers. »
Source : Bernard Cazeneuve, « Les aboyeurs de l'UMP sont dans un état de haine non maîtrisée », propos recueillis par Charlotte Chaffanjon, LePoint.fr, 11 janvier 2012.
Cela dit, et quoi que puissent raconter les sondages, personne n'est vraiment en mesure, à trois mois et demi du premier, de dire qui, des deux favoris... ou d'un outsider, tirera son épingle du jeu. Rappelons-nous les précédentes élections présidentielles qui, à une distance équivalente, voyaient les instituts de sondage, dans un bel ensemble, couronner à l'avance un vainqueur qui ne le fut jamais (Balladur en 95, Jospin en 2002, etc.)

L'incertitude demeure par exemple sur l'appui réel des milieux économiques et financiers au président sortant.

La seule chose qu'on puisse prévoir sans grand risque de se tromper est quelle candidate ne sera pas élue présidente de la République lors de ce scrutin.

Après, ne reste plus qu'à faire le tri parmi les « gros » candidats, en n'oubliant pas, par exemple, celui qui paraît, depuis une quinzaine d'années, avoir un rythme de tortue...