lundi 26 décembre 2011

La fin d'un cycle

On a beau savoir que c'est inéluctable, et avoir vu les signes avant-coureurs depuis un an, cela fait toujours tout drôle lorsque vient le moment où un de ses compagnons — en l'occurrence la plus « jeune » de mes chiennes — semble entamer ce qui, selon les vues de chacun, sera vu comme le dernier voyage... ou le départ vers d'autres rivages.

Plume, cavalier king charles aujourd'hui âgée de douze ans et demi, photographiée en septembre 2008 avec les jeunes chattes Diogène et Daphnis, cf. message de l'époque, sur ce blog
L'autre chienne, Ola, plus âgée, si elle n'est pas au sommet de sa forme, semble encore vaillante.

Ajout (28 décembre vers 13 h 30) : ce qui fait bizarre, c'est de voir Ola chercher partout maintenant sa compagne, alors que pendant douze ans elle n'a fait que tolérer sa présence. De surcroît, alors qu'elle vit ordinairement sa vie dans le village, elle semble avoir tenu à m'accompagner, d'un air attentif et comme interrogateur (ceux qui connaissent les chiens comprendront ce dernier qualificatif), dans toutes les opérations physiques nécessitées par le départ de Plume (tandis que son corps, lui restait là).

jeudi 22 décembre 2011

Un homme honorable...

...parmi d'autres, la différence étant que François Bayrou, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a des chances non nulles sinon de parvenir cette fois au second tour de l'élection présidentielle française, le 6 mai 2012, voire d'être élu à la « magistrature suprême » — il n'est pas interdit de rêver en public —, mais au moins, je l'espère, de renouveler son score du 22 avril 2007.

Voici un verbatim (approximatif) de ses déclarations, ce matin au micro de Thierry Guerrier, sur Europe 1, relatives à l'examen par l'Assemblée nationale, en première lecture, de la proposition de loi de Valérie Boyer « portant transposition du droit communautaire sur la lutte contre le racisme et réprimant la contestation de l'existence du génocide arménien » :
« La France, il y a dix ans, a fait un geste unique parmi les nations, en reconnaissant que les événements de 1915 en Turquie avaient été un génocide, c'est-à-dire une volonté délibérée de faire disparaître un peuple après des décennies et siècles de tension. Il n'est pas raisonnable que la loi se mêle maintenant d'entraîner devant des tribunaux, de faire payer des amendes et de mettre en prison des gens qui diraient, dans une controverse, que la Turquie ou que, au sein du peuple turc, qui depuis un siècle est une des controverses les plus brûlantes, les uns disant : “oui, c'est un génocide comme nous le disons”, et les autres — l'immense majorité en Turquie — disant : “non, c'étaient des affrontements entre communautés”. C'est pas raisonnable que la France se mêle d'aller attirer devant les tribunaux et mettre en prison des gens qui nieraient ou, dans cette controverse historique, diraient qu'ils ne sont pas de cet avis (...) Ce n'est pas à la loi de régler les problèmes de l'histoire. Ce n'est pas à la loi de, à la place des historiens, traiter des grandes questions de ce temps et don je trouve que ça n'est pas raisonnable et je trouve qu'il devrait y avoir à la tête de la France des responsables — majorité, opposition, président de la République — qui disent : “Écoutez, ne faisons pas flamber cette affaire au sein de notre peuple, quia des problèmes très importants à régler, dans lesquels [dans lequel] il y a des enfants d'Arméniens, nombreux, et qui sont, qui portent eux le souvenir de cette horreur, et il y a aussi des enfants de Turcs, à qui on a enseigné que c'était pas vrai. Alors ne faisons pas en France un champ clos de cette affaire. Je trouve que ça n'est pas raisonnable. Je sais très bien pourquoi on le fait. On le fait pour faire plaisir à des communautés et à des groupes qui électoralement ont du poids, mais les responsables de l'État ne devraient pas se déterminer que pour des raisons électoralistes et ceux qui savent ce qu'est l'Histoire ne devraient pas la trancher par la loi. »

samedi 17 décembre 2011

Un canular qui aura tenu quatre ans et demi sur Wikipédia

La chose est/était titrée « Le Diable endiablé », et est apparue le 1er avril 2007. C'est Ælfgar qui vient de la découvrir, je ne sais trop comment, puisque l'article, en dehors de son inclusion dans plusieurs catégories, n'était lié à aucun article. Voici le texte d'origine (il y a eu, en quatre ans et demi, des modifications de détail) :

« "la vie d'un monstre tel que vous ne doit pas être grandiose,me tromperais-je?" »

« pièce posthume de William Shaekespeare, le diable endiablé n'a connu qu'une seule représentation à ce jour dans le théâtre de verdure de Sint Gerald square lors d'un bal masqué en l'honneur du prince William-Henry. »

« D'après les archives d'époque, l' acteur principal serait un boîteux nommé Calvinio qui a inspiré le personnage du Docteur Faustus, d'où l'intérêt récent des théâtrologues pour ce texte pratiquement inédit conservé au Royal's Archives of Wales. »

mercredi 14 décembre 2011

Effectifs « administratoriaux » en baisse sur WP

Petite discussion, ce jour, dans le Bulletin des administrateurs de fr.wikipedia.org, pour s'alarmer, ou pas, de la baisse des effectifs « administratoriaux », dont le dernier symptôme estle retrait du statut de Xic667, à sa demande, pour des motifs qui ne sont pas publics.

D'aucuns croient pouvoir, en partie, mettre cette désaffection (puisqu'en plus il n'y a pas de nouvelle vocation depuis trois mois) sur le compte de l'usiner à gaz du système obligatoire de contestation des administrateurs.

Un détail : personne n'est empêché de manifester sa réserve (ou son attente du foutoir qui risque de survenir dès que la machine à flinguer les admins sera en place) en prenant les devants, et en manifestant sa défiance à l'encontre d'une communauté assez naïve pour avoir entériné un système « voulu essentiellement par quelques contributeurs qui n'ont jamais réussi à obtenir la confiance de la communauté », selon les termes employés par Gemini1980.

Trente retraits volontaires de statut — avec les conséquences notables que cela aurait dans le ralentissement de certaines tâches de maintenance — mettraient peut-être un peu de plomb dans la cervelle de ceux qui sont prompts à critiquer le travail (bénévole, est-il besoin de le rappeler ?) des admins.

Il y en a, en tout cas, qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur du cercle des « élus », qui se marrent à l'avance... Un de mes correspondants soulignait cet après-midi qu'« on attend les clowns, mais les trapézistes devraient être pas mal non plus, il paraît que le filet a des trous ».

Wait and see...

vendredi 9 décembre 2011

Clicoupaclic ?

/me n'a rien compris à l'agitation qui fait bavarder clique et non-clique dans la page de discussion de certain arbitrage et, en marge de celui-ci, dans quelques pages de discussion et sur le blog d'un chroniqueur masqué.

Et pour tout dire :

/me s'en fiche royalement, il est ailleurs (qui a dit, au fond de la classe : comme Michel Jobert ?) :D

Amusez-vous bien, pendant ce temps-là, l'encyclopédie avance sournoisement...

samedi 19 novembre 2011

Pfff...

Rien d'autre à dire.

Surtout à ceux qui n'ont RIEN compris au film.

jeudi 29 septembre 2011

Le comité d'arbitrage devrait donc survivre

Certes, ce n'était pas d'une évidence absolue, aux premiers jours de la consultation, en présence d'une forte minorité, qui pouvait espérer bloquer l'élection de nombreux candidats, en les empêchant de remplir la condition des deux tiers de votes favorables (sur le total des « pour » et des « contre ») nécessaires pour être éligibles.

On pouvait également craindre, pendant longtemps, que le nombre d'arbitres éligibles, à la fin du scrutin, soit inférieur à cinq, ce qui aurait de facto empêché le fonctionnement du comité d'arbitrage, en raison d'une très imprudente disposition de son règlement — article 5, alinéa 1 —, qui stipule que « une fois l'arbitrage déclaré recevable, cinq arbitres sont désignés pour le traiter ». Cette disposition dangereuse, dans l'hypothèse de l'élection de quatre candidats seulement, aurait réglementairement interdit la nomination d'arbitres pour traiter le moindre arbitrage jusqu'au prochain scrutin ne devant intervenir qu'en mars 2011. Sauf prise de décision adoptée en urgence par la communauté et qui serait venue assouplir cette règle.

Tout cela n'a pas eu lieu.

À l'arrivée, il devrait y avoir, sauf démonstration claire et très improbable sur l'existence de fraudes massives, dont certains ont pourtant déjà tenté d'accréditer l'idée, sans apporter le moindre élément concret en ce sens — sept candidats élus, et qui devraient être en mesure de prendre les décisions que la communauté, par prises de décision successives créant et réformant le comité d'arbitrage, a estimé pouvoir déléguer à cette instance.

D'aucuns gloseront sur la perte de confiance que constituerait les fortes oppositions manifestées jusque dans les scores obtenus par les sept candidats élus par la communauté.

Mais il faut aussi observer un phénomène très surprenant, à savoir l'intérêt « énorme » qu'a suscité ce scrutin. Lors des précédents renouvellements du comité d'arbitrage, la participation n'a jamais atteint les « sommets » que l'on peut observer à l'occasion du dernier renouvellement. Nous comparerons les données issues des trois seuls scrutins depuis la réforme du comité d'arbitrage ayant organisé le renouvellement complet tous les six mois.

En septembre 2010, il y avait 10 candidats, dont 6 ont rempli les conditions pour être élus. La participation, pour l'ensemble de ces 6 candidats éligibles, allait de 67 à 101 votants, avec des scores variant de 76,6 % à 91,1 %.

En mars 2011, il y avait 12 candidats, dont 9 ont rempli les conditions pour être élus. La participation, pour l'ensemble de ces 9 candidats éligibles, allait de 72 à 105 votants, avec des scores variant de 71,2 % à 83,7 %.

En septembre 2011, on trouve au final 14 candidats, dont 7 ont rempli les conditions pour être élus. La participation, pour l'ensemble de ces 7 candidats éligibles, allait de 154 à 181 votants, avec des scores variant de 67,27 % à 81,55 %.

Il serait difficile de nier qu'on observe un certain « tassement » du taux de confiance manifesté à l'ensemble des candidats, mais il serait tout aussi difficile de nier que la progression impressionnante de la participation à ce type de scrutin traduit, a contrario, l'attachement communautaire à cette instance alors que, dans le même temps, se répandent des bruits sur la prétendue baisse du nombre de contributeurs de Wikipédia ou simplement le tassement de la progression du nombre de contributeurs. Le moribond, en tout cas, que ce soit Wikipédia au sens général ou, plus anecdotiquement, une petite instance de régulation au sein d'une des versions linguistiques de Wikipédia, semble avoir encore de beaux restes.

Cela ne signifie pas que la « cent-huitantaine » de votants, dans le scrutin qui vient de s'achever, a accordé un chèque en blanc aux 7 candidats élus, mais cela démontre en tout cas que la manœuvre consistant à contourner une prise de décision communautaire pour abolir le comité d'arbitrage — et ainsi instaurer au sein de la communauté francophone des contributeurs un mode de règlements de comptes dignes du Far West — a échoué.

Un des exemplaires de la fusée Saturn V (cliché NASA)
Dernières nouvelles de la Conquête de l'espace :
La dernière heure de ce scutin ô combien intéressant aura donné l'occasion à certains observateurs de se réjouir de la fenêtre de tir adoptée pour le lancement d'une glorieuse fusée.

Que l'on songe aux hasards du calendrier, qui ont vu une certaine contributrice bloquée pour deux mois, le 29 juillet 2011 à 23:12 (CEST), et réapparaissant dix minutes après l'expiration de son blocage pour venir exprimer son opinion, comme elle en avait parfaitement le droit.

Je dis : CHAPEAU ! au scénariste de l'épisode. Sans oublier les félicitations à l'interprète, qui confirme son talent (non, je ne me moque absolument pas, c'est sincère, quelles que soient mes différences avec l'intéressée).

Note 1 : je ne sais pas pourquoi Blogger donne 23:49 comme heure de ce message puisque, bien évidemment, je n'ai pas eu l'imprudence de le poster avant d'avoir confirmation, après clôture du vote, qu'un afflux soudain de votes contre n'était pas venu empêcher l'élection des trois candidats les moins bien élus. Je ne suis pas idiot au point d'annoncer un score avant qu'il n'ait des chances d'être confirmé (sauf évidemment, possibles rectifications ultérieures dues à l'hypothétique découverte de faux-nez).

Note 2 : aucun commentaire ne sera accepté pour ce message, qu'il aille dans mon sens... ou dans un autre.

lundi 1 août 2011

Les pièges sournois de la liste de suivi

Engagé depuis quelques semaines dans une (nouvelle) cure d'amaigrissement de ma liste de suivi — qui frôlait, à un moment critique, les 8 000 pages —, j'ai pris l'habitude, après de grosses coupes claires, d'élaguer un peu tous les jours les branches et rameaux superflus. À l'heure actuelle, je descends doucement mais régulirement vers le « seuil » de 5 000 pages.

Aujourd'hui, en fin de matinée, je vois « passer », dans les plus récentes modifications se rapportant à ma liste de suivi, l'article Famille Giscard d'Estaing, qui venait de bénéficier de deux modifications de détail par un autre contributeur. Je me suis alors dit : « Tiens, si j'allais voir si cet article ne pourrait pas être viré de ladite liste... » J'inspecte la page et, dans la section « Principaux membres », je lis la ligne suivante :
Edmond Giscard d'Estaing était maire de Chanonat en Auvergne, et son épouse May Bardoux, était la fille du député Jacques Bardoux ;
Agénor Bardoux
Estimant que la mention des liens d'alliance et de parenté avec le seul Jacques Bardoux était susceptible, sait-on jamais, de paraître trop favoriser un lien avec le passé vichyste de Jacques Bardoux (passé qui occupe une bonne moitié de son article), j'ai souhaité rappeler qu'avant Jacques Bardoux, il y avait un autre homme politique, non négligeable, avec lequel le lien pouvait être fait, à savoir le très républicain Agénor Bardoux, père de Jacques, et dont l'histoire personnelle a pu influencer les goûts littéraires de Valéry Giscard d'Estaing, même si celui-ci, né au début de l'année 1926, n'a jamais connu son arrière-grand-père, mort à la fin de l'année 1897, soit 28 ans avant sa venue au monde.

Je me suis donc attelé à une réécriture de l'extrait qui me chiffonnait, et quelques minutes plus tard, cela donnait ceci :
Edmond Giscard d'Estaing était maire de Chanonat en Auvergne, et son épouse May Bardoux, était la fille du député Jacques Bardoux et la petite-fille d'Agénor Bardoux, ministre de l'Instruction publique, député et sénateur inamovible ;
Cela aurait pu s'arrêter là, mais voilà que j'ai eu l'idée saugrenue d'aller relire l'article consacré à celui qui fut un éphémère ministre, sous la Troisième République. Cet article, bien que j'y sois déjà intervenu, à petite échelle, le jour de sa création par un autre contributeur, ne figurait même pas dans ma liste de suivi. Or, en voyant l'état dans lequel il se trouvait, je me suis dit qu'il était peut-être possible de l'enrichir, et je me suis mis à lui apporter, en onze touches successives, quelques petites transformations. Le pire est que je pense que l'on pourrait encore notablement préciser certains points de détail, trouver de nouvelles sources, confirmer ou infirmer l'identité du photographe que je suppose — en raison de détails particuliers et non publiés sur le wiki — être l'auteur du portrait ajouté dans l'article, se pencher un peu plus sur les fréquentations littéraires du personnage, etc. Mais pour aujourd'hui, je pense que la rançon payée à ma liste de suivi, indirectement, est suffisante...

mercredi 20 juillet 2011

Réponse au « chroniqueur »

Puisque l'interface d'Over-blog, pour une raison inconnue, me « refuse techniquement », depuis des semaines, de déposer le moindre commentaire sur le blog de Pierrot le Chroniqueur avec mon navigateur habituel, je commenterai ici son commentaire du 13 juillet (le deuxième), en annexe de son billet «  Wikipédia : encore du râlage ».

Ce « chroniqueur », qui a toujours pris grand soin de ne pas permettre le moindre rapprochement avec le contributeur wikipédien qui se trouve derrière — je n'ai jamais compris ce besoin —, en arrive à des raccourcis audacieux, comme celui-ci : « L'idée d'imposer à Meodudlye de lancer un arbitrage est inappropriée, et je suis consterné de voir que Hégésippe la propose. », alors que je n'ai aucunement proposé d'« imposer » à Meodudlye de lancer un arbitrage contre Poulpy.

J'ai indiqué, en substance, que cela me paraissait la solution la plus viable, en l'absence manifeste de consensus, au sein du collège des administrateurs, pour examiner les faits relatifs à Meodudlye et à Poulpy. Le premier des deux, et on peut imaginer pourquoi, se refuse à lancer à lancer une requête d'arbitrage contre Meodudlye, et le second ne songe apparemment pas à se plaindre auprès du comité d'arbitrage, alors que la longue hostilité existant entre ces deux contributeurs — hostilité qui n'est pas un mystère pour le « chroniqueur », qui fréquente assidument le canal IRC #wikipedia-fr, sur le serveur de Freenode, fût-ce sous une identité inconnue — aurait pu justifier un tel recours de la part de Poulpy. Le « chroniqueur » est forcément au courant des accusations très discutables lancées antérieurement par Meodudlye à l'encontre de Poulpy, ainsi que, en une autre occasion, à l'encontre de Phe.

Préconiser le recours volontaire — par l'une ou l'autre partie, au passage — ne signifie pas chercher à l'« imposer », comme pourrait le faire croire le rapprochement abusif de ce verbe, dans la même phrase, avec mon nom d'utilisateur sur Wikipédia. Que mon « vote », dans la section du Bulletin des administrateurs conbsacrée au Ne épisode de l'« affaire Meodudle », figure dans une rubrique intitulée « Pas de mesure administrative; l'ensemble du problème doit être traité par le CAr », n'implique nullement que mon refus du traitement de cette affaire par les administrateurs puisse entraîner une obligation de traitement par le comité d'arbitrage si les principaux intéressés s'y refusent, ni que l'on puisse obliger, en l'absence de requête lancée par l'un ou l'autre, un volontaire à se sacrifier pour lancer un nouvel arbitrage communautaire.

La communauté préfère se diviser en laissant pourrir l'affaire — ce à quoi aboutirait un nouveau blocage de Meodudlye qui serait fait en se basant sur les conclusions du dernier arbitrage ayant visé ce contributeur, en doublant la durée de la précédente sanction — en reportant après un hypothétique nouveau blocage le maintien d'un problème qui demeurerait entier. C'est particulièrement idiot, mais on ne peut pas avoir du bon sens à la place des autres s'ils ne veulent pas eux-mêmes en manifester un minimum...

lundi 18 juillet 2011

Démission « chez » Scotland Yard

Le quotidien France Soir publie ce lundi, sur le site web qui lui est lié, un article, signé « Actu France Soir », titré « Scandale des écoutes : Une nouvelle démission chez Scotland Yard ».

Je suis un peu surpris, car on ne lirait pas, en cas de démission d'un membre du gouvernement français, « Démission chez le gouvernement français » ou, en cas de suicide d'un proche conseiller du président de la République — c'est arrivé, souvenons-nous de François de Grossouvre en 1994 —, « Suicide chez l'Élysée ».

La préposition, qui implique une relation « à l'intérieur de », est en temps ordinaire employée conjointement avec un nom de personne physique — « Le fauteuil en chintz aperçu chez ma tante Ursule », « chez [tel auteur], la tendance à l'auto-glorification n'est pas négligeable » — ou morale — « le jeu de chaises musicales chez Bouygues » —, mais aussi avec le nom d'une communauté humaine — « va te faire voir chez les Grecs », « chez les musulmans, il n'est pas d'usage de boire de l'alcool ».

Certes, le TLFi rapporte, chez Marcel Proust, dans son cycle romanesque À la recherche du temps perdu, un exemple d'utilisation erronée, par un locuteur français étranger, de cette préposition avec un nom de lieu — « Mais je dois faire observer à Madame que, si je me suis permis ce questionnaire – pardon, ce questation – c’est que je dois retourner demain à Paris pour dîner chez la Tour d’Argent ou chez l’Hôtel Meurice. » —, utilisation qui, aujourd'hui, peut nous paraître curieuse à l'oreille, tout comme elle a dû amuser des générations de lecteurs de Sodome et Gomorrhe, d'autant que les autres emplois proustiens de la préposition semblent beaucoup plus orthodoxes.

Notons que personne ne se choque si l'on écrit que les membres de l'Académie Goncourt décernent leur prix à l'issue d'un déjeuner chez Drouant ou si l'on rapporte que telle personnalité dîne trois fois par semaine chez Lasserre, les noms de ces deux tables célèbres étant alors considérés comme des noms de personnes morales, alors qu'on n'éprouve pas ce sentiment avec la Tour d'Argent et l'Hôtel Meurice.

Pour en revenir à France Soir, on peut signaler que Scotland Yard n'est pas une personne morale, mais plutôt un lieu, celui du siège — New Scotland Yard aujourd'hui — du Metropolitan Police Service de Londres, et que si une idée de communauté peut éventuellement apparaître en la matière, il semble qu'elle doive s'attacher au service lui-même, pas au lieu de résidence.

Cela dit, rien n'est simple. Il est des institutions — la présidence de la République, l'Académie française — qui peuvent d'une certaine manière être plus ou moins considérées comme des personnes morales ou des communautés humaines, mais auxquelles on imaginerait assez mal d'accoler la préposition chez. « Chez la présidence de la République » ou « chez l'Académie française » agaceront l'oreille, tandis que « chez les employés de la présidence de la République » ou « chez les membres de l'Académie française » sont un emploi qui ne choquera personne.

Il me semble donc, à titre strictement personnel, qu'un titre comme « Scandale des écoutes : Une nouvelle démission à Scotland Yard » aurait été plus naturel, voire beaucoup plus élégant — mais est-on en quête d'élégance de la langue, lorsqu'on lit l'actuel France Soir, probablement très éloigné du grand quotidien vespéral fondé et dirigé par Pierre Lazareff — sauf à vouloir considérer que Scotland Yard serait en quelque sorte une personne morale.

samedi 16 juillet 2011

Où l'encyclopédisme ne va-t-il pas se nicher ?

Récemment abonné à la liste de diffusion de La Librairie Sonore, filiale des éditions Frémeaux & Associés, j'ai été informé de la publication prochaine, le 18 juillet, d'un livre audio narré par Marie-Christine Barrault et illustré musicalement par le compositeur Pierre Bertrand, Martine découvre la musique, suivi de 5 autres histoires.

Comme je n'ai pas eu la chance, en raison de mon genre, d'être élevé voire éduqué à l'aide de ces saines lectures pour petites filles, je n'ai pas vraiment suivi de très près la geste éditoriale, depuis 1954, des œuvres illustrées par Marcel Marlier et racontées par Gilbert Delahaye puis par Jean-Louis Marlier. À plus forte raison, l'éventuelle existence de livres audio adaptés de ces nombreux récits m'était totalement inconnue (bien que je dispose, depuis quelques mois, du copieux catalogue imprimé des éditions Frémeaux, mais que j'avais négligé de parcourir dans toutes ses subdivisions).

Aujourd'hui, la curiosité m'a un peu titillé et, bien évidemment, je suis allé jeter un œil sur l'article de Wikipédia consacré à la série, en me disant : « Tiens, je pourrais mentionner la sortie prochaine de ce CD audio. » J'ai commencé à rédiger, en imaginant que la chose ne me prendrait que quelques minutes, avant de m'apercevoir que le livre audio prévu pour sortir après-demain était loin, en fait, d'être le premier de la série.

Au final, en fait des quelques minutes initialement prévues, tout cela s'est mué, compte tenu des nécessaires vérifications et du travail d'ordonnancement de données éparses (Frémeaux, catalogue général de la BNF, catalogues en ligne de Decitre, Chapitre, la FNAC et Amazon), en un labeur, certes librement consenti, de plusieurs heures.

Et tout cela pour un sujet dont je me contrefiche complètement. Cela dit, je n'ai pas, dans ce cas particulier, versé dans le masochisme, comme la fois où je m'étais piqué de fournir un aperçu sommaire de la discographie française de Nana Mouskouri (laquelle, est-il encore permis de le déplorer dans ce cadre « privé », n'a toujours pas été mise en état d'arrestation à cause des traumatismes musicaux infligés durant des lustres à votre serviteur).
— Oui, je sais, citer Nana Mouskouri — et sa chimérique arrestation — dans un message traitant de prime abord de la série Martine est plus facile que de le faire dans un « post » évoquant le Collisionneur d'ions lourds relativistes ou la résonance paramagnétique électronique, mais je fais avec ce que j'ai...

Au passage, si quelqu'un est en mesure d'expliquer pourquoi le Wiktionnaire, dans son article « encyclopédisme », se borne à rapporter la définition du Littré (1863-1877) — « Système des encyclopédistes. » —, en y ajoutant juste la définition complémentaire suivante : « accumulation de connaissances dans différents domaines », là où le TLFi ne néglige pas, pour sa part, d'y ajouter, dans ses propres définitions, le sens usuel péjoratif : « Tendance à l'accumulation des connaissances, notamment dans le domaine pédagogique, au détriment de la culture et de la formation de l'intelligence.  », je suis preneur.

Autre interrogation : pourquoi ne trouve-t-on pas, bizarrement, d'article « Encyclopédisme », sur Wikipédia, alors qu'on y rencontre des articles sur les Encyclopédistes proprement dits (ceux du siècle des Lumières), sur le terme générique Encyclopédie (relativement sommaire) et sur les encyclopédies en ligne ? Le sujet a pourtant été abordé à diverses reprises, par exemple (et pour n'en prendre qu'un) par deux étudiantes de Paris X-Nanterre, dans le cadre d'un laboratoire en ligne ayant consisté en la publication d'un blog intitulé « Encyclopédie et savoir : Du papier au numérique — Réflexions sur l’encyclopédisme, dans le cadre d’un exercice pédagogique », et qui est à mon avis loin d'avoir épuisé le sujet du terme « encyclopédisme ».