jeudi 22 décembre 2011

Un homme honorable...

...parmi d'autres, la différence étant que François Bayrou, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a des chances non nulles sinon de parvenir cette fois au second tour de l'élection présidentielle française, le 6 mai 2012, voire d'être élu à la « magistrature suprême » — il n'est pas interdit de rêver en public —, mais au moins, je l'espère, de renouveler son score du 22 avril 2007.

Voici un verbatim (approximatif) de ses déclarations, ce matin au micro de Thierry Guerrier, sur Europe 1, relatives à l'examen par l'Assemblée nationale, en première lecture, de la proposition de loi de Valérie Boyer « portant transposition du droit communautaire sur la lutte contre le racisme et réprimant la contestation de l'existence du génocide arménien » :
« La France, il y a dix ans, a fait un geste unique parmi les nations, en reconnaissant que les événements de 1915 en Turquie avaient été un génocide, c'est-à-dire une volonté délibérée de faire disparaître un peuple après des décennies et siècles de tension. Il n'est pas raisonnable que la loi se mêle maintenant d'entraîner devant des tribunaux, de faire payer des amendes et de mettre en prison des gens qui diraient, dans une controverse, que la Turquie ou que, au sein du peuple turc, qui depuis un siècle est une des controverses les plus brûlantes, les uns disant : “oui, c'est un génocide comme nous le disons”, et les autres — l'immense majorité en Turquie — disant : “non, c'étaient des affrontements entre communautés”. C'est pas raisonnable que la France se mêle d'aller attirer devant les tribunaux et mettre en prison des gens qui nieraient ou, dans cette controverse historique, diraient qu'ils ne sont pas de cet avis (...) Ce n'est pas à la loi de régler les problèmes de l'histoire. Ce n'est pas à la loi de, à la place des historiens, traiter des grandes questions de ce temps et don je trouve que ça n'est pas raisonnable et je trouve qu'il devrait y avoir à la tête de la France des responsables — majorité, opposition, président de la République — qui disent : “Écoutez, ne faisons pas flamber cette affaire au sein de notre peuple, quia des problèmes très importants à régler, dans lesquels [dans lequel] il y a des enfants d'Arméniens, nombreux, et qui sont, qui portent eux le souvenir de cette horreur, et il y a aussi des enfants de Turcs, à qui on a enseigné que c'était pas vrai. Alors ne faisons pas en France un champ clos de cette affaire. Je trouve que ça n'est pas raisonnable. Je sais très bien pourquoi on le fait. On le fait pour faire plaisir à des communautés et à des groupes qui électoralement ont du poids, mais les responsables de l'État ne devraient pas se déterminer que pour des raisons électoralistes et ceux qui savent ce qu'est l'Histoire ne devraient pas la trancher par la loi. »

Aucun commentaire: