vendredi 26 décembre 2008

Vigilantes gardiennes

La chatte Tara, entre deux bronzes représentant Jehanne la Pucelle.

dimanche 21 décembre 2008

Magouille au comité d'arbitrage de Wikipédia-FR

L'arbitre Gdgourou a fait très fort, ce soir. S'étant avisé, à la suite de l'intervention, à 18:54 (CET), dans la page Discussion Wikipédia:Comité d'arbitrage/Coordination, de Musicaline, complice objective d'Iluvalar (voir son harcèlement dans ma page de discussion), que l'arbitrage demandé était devenu, de facto, recevable ce 21 décembre à 09:25 (CET), quinze jours après le dépôt de la demande, il n'hésite pas, quelques minutes plus tard, au mépris de l'article 4 alinéa 3 du règlement du comité d'arbitrage, à déclarer celui-ci non recevable, à 19:21 (CET), dans la page centrale consacrée aux arbitrages, et ce sans même consulter les arbitres s'étant déjà prononcés, ni, à plus forte raison, ceux qui ne se sont pas encore prononcés.

Le règlement du CAr est pourtant clair : « Dans le cas où les arbitres ne se sont pas prononcés sur la recevabilité d'une demande dans les quinze jours de sa date d'inscription, la demande est réputée recevable. »

Le fait que, à l'échéance des quinze jours, cinq arbitres se soient prononcés pour la non recevabilité, tandis que trois n'avaient pas encore fait connaître leur opinion, signifie que l'on trafique ouvertement le fonctionnement du comité d'arbitrage.

Notons au passage que l'arbitre GDgourou n'a même pas eu le front, dans la page individuelle consacrée à l'arbitrage, de changer la Catégorie:Arbitrage en cours en Catégorie:Arbitrage non recevable, ni de demander dans le bulletin des administrateurs de procéder à la protection complète de la page d'arbitrage, comme il est de coutume après chaque clôture d'arbitrage, quelque soit le sens de la décision (un arbitre qui est par ailleurs administrateur ne procédant pas à cette protection, laissant un autre administrateur s'en charger).

J'appelle cela un putsch. Un de plus, dans la longue histoire du comité d'arbitrage, qui n'en est pas avare.

Par ailleurs, il est consternant que certains arbitres n'aient pas compris (ou fassent mine de ne pas avoir compris ?) que ce qui est en cause dans la requête d'arbitrage en question, ce n'est pas qu'Iluvalar soit venu faire son intéressant sur Wikinews, mais qu'il ait pris la liberté d'abuser de ses « fonctions » (informelles) de wikipompier, sur Wikipédia, et de vouloir détourner de leur finalité les wikipompiers, dont la seule vocation est de tenter de régler les conflits internes à Wikipédia (et nulle part ailleurs), en rouvrant un « feu » qui avait été créé par erreur, puis pris en charge par erreur par un wikipompier stagiaire, et qu'un ancien wikipompier avait clos puisque le conflit sur Wikinews n'avait pas lieu d'être importé sur Wikipédia.

La communauté wikipédienne n'ayant aucun droit de tutelle sur la communauté des contributeurs de Wikinews et n'ayant donc pas lieu de consacrer une page de suivi, sur Wikipédia, à un conflit survenu sur un projet indépendant de Wikipédia.

jeudi 18 décembre 2008

Actualités : un titre bon n'est pas forcément un titre court

Un exemple, ce jeudi 18 décembre, avec la dépêche de l'Agence France-Presse titrée « Travail dominical: la proposition de loi ajournée, au mieux, à la mi-janvier ».

Pourquoi ce titre est-il mauvais, à mon sens ? Tout simplement parce qu'une proposition de loi, qui n'est qu'un texte ayant pour vocation d'être examiné puis, éventuellement, voté par un parlement, ne saurait être ajournée. La seule chose qui est susceptible d'être ajournée, c'est l'examen de ladite proposition de loi.

C'est dommage car, pour une fois, on se trouve face à une dépêche AFP qui est relativement bien rédigée. Mais il s'est hélas trouvé quelque ignorant pour gâcher le boulot du rédacteur et affubler son texte d'un titre incorrect.

Alors qu'il était parfaitement possible d'opter pour : « L'examen de la proposition de loi sur le travail dominical est reporté, au mieux, à la mi-janvier ». Entre autres possibilités énonçant clairement le sujet de la dépêche. Le titre choisi par l'AFP comporte 76 caractères et espaces, celui que j'imagine en comporte 97.

Cela me fait forcément penser à la première des recommandations générales qui, sur Wikipédia, sont contenues dans la page Wikipédia:Conventions sur les titres : « Le titre idéal est le titre le plus court qui définit précisément le sujet. »

Je crains que, dans les écoles de journalisme, on n'applique un principe comparable, mais sans véritablement en comprendre la portée réelle, puisque cela conduit souvent, faute de réflexion, à énoncer des imprécisions voire des contre-vérités. L'exemple choisi ce jour n'est d'ailleurs ce qui se fait de pire, dans les merdiats, en matière de titres incorrects, approximatifs voire inexacts.

Cette question des titres courts, supposés plus percutants – dans le climat de zapping permanent de notre civilisation –, s'était posée, à une époque, sur Wikinews en français. D'aucuns en tenant pour des titres simplifiés à outrance, tandis que, lorsque je rédigeais encore, aux côtés de quelques rares autres rédacteurs, des articles pour ce projet peu connu hébergé par la Wikimedia Foundation, je n'hésitais pas à recourir à des titres formant de véritables phrases, et s'étendant sur deux lignes, comme on en rencontre encore dans certains organes de presse.

mercredi 17 décembre 2008

Il est TOUjours bien coiffé, ce Derrick...

Portrait de l'Inspecteur Derrick, incarné par Horst Tappert.
Image originale sous licence Free Art License 1.3 [en].
© Jean-Noël Lafargue (Jean-no)

Non, je ne suis pas ici pour verser des larmes de crocodile, comme on en voit quelques torrents dans les merdiats, à l'occasion de la disparition, samedi 13 décembre, de l'acteur allemand Horst Tappert, mort à l'âge de 85 ans, chose qui arrive à tout le monde... Loin de moi aussi l'idée de me réjouir de cette disparition, puisque je n'avais rien contre cette personne.

Il y a par contre plusieurs choses qui m'agacent souverainement, dans la façon dont les merdiats se sont précipités pour rapporter la mort de Horst Tappert.

En premier lieu, il y a ce concert subit de louanges, alors que, du vivant de Horst Tappert, on ne comptait plus, en France tout au moins, les articles ou billets se moquant avec condescendance de la série Inspecteur Derrick, évoquant par exemple la lenteur de son action, voire son côté soporifique.

Lequel côté supposé soporifique pouvait fort bien s'expliquer, en France, par le choix de l'heure des rediffusions sur France 3 en début d'après-midi, heure à laquelle de nombreux retraités s'affalent pour digérer tranquillement, après leur repas de midi, devant leur poste de télévision. J'en ai connu quelques-uns comme cela, qui s'assoupissaient immanquablement pendant la diffusion d'un des épisodes de la série, et cela n'était absolument pas imputable à celle-ci, mais tout simplement à la prédisposition de ces personnes à une sieste réparatrice après déjeuner. Notons que je connais d'autres « seniors » qui préfèrent, pour la sieste digestive, s'assoupir devant le spectacle pourtant captivant des Feux de l'amour, sur une chaîne concurrente, et ce alors que je n'ai jamais entendu parler du côté soporifique de ce feuilleton, aussi nullissime et décervelant puisse-t-il être sous d'autres aspects...

Au passage, cette popularité de la série chez les retraités a évidemment inspiré, en 1993, les scénaristes du film Les Visiteurs 2 : les Couloirs du temps, dans la courte scène où le personnage de Jacquouille fait irruption dans la salon de télévision du château de Montmirail, transformé en hôtel de luxe, salon dans lequel se trouvent deux vieilles dames dont l'une dit à l'autre : « Il est TOUjours bien coiffé, ce Derrick... », et ce juste avant que Jacquouille ne tende à l'une des vieilles dames un saladier rempli de mousse au chocolat en lui disant : « Tiens ça, vilaine ! ».

Toujours aux chapitres des louanges excessives, on a vu aussi Lejdd.fr oser parler, dans son article de ce lundi, du « drame national » que constituerait, en Allemagne, la disparition d'un acteur qui avait cessé, depuis dix ans et après 24 ans de bons et loyaux services, d'incarner le personnage qui lui avait apporté une renommée bien au-delà des frontières allemandes. Manifestement, le sens des proportions échappe à Gaël Vaillant, rédacteur de l'article.

En second lieu, il y a cette horripilante manie qu'ont certains merdiats, de mélanger le personnage et l'acteur qui l'incarnait. Lefigaro.fr, par exemple, sous la plume d'Isabelle Nataf, qui titre un de ses articles sur le sujet « L'inspecteur Derrick est mort à l'âge de 85 ans ». Ou encore tsr.ch qui prétend que « L'inspecteur Derrick est décédé ». Sans parler évidemment de la calamiteuse Agence France-Presse, qui titre sa dépêche « L'"Inspecteur Derrick" est mort à 85 ans » (en aggravant son cas, dans le texte, avec un « série télévisée éponyme », alors que c'est au contraire le personnage qui est éponyme de la série...), et alors que plusieurs dépêches AFP comparables, dans d'autres langues, sont mieux titrées :Soyons juste : tous les merdiats n'ont pas recouru à cette imprécision. On remarquera, par exemple, que Liberation.fr, qui avait pourtant basé son article sur la dépêche AFP, a préféré apporter une précision de taille dans son titre : « Horst Tappert, alias «Inspecteur Derrick», est mort ».

Le pompon revient, comme il est bien naturel, à un fleuron de la presse de caniveau, Voici.fr, dépendant de l'hebdomadaire Voici, qui, dans une dépêche indépendante de celle par laquelle il avait relayé l'annonce de la mort de Horst Tappert, titre sans rire une autre dépêche « Mort de Derrick : l’hommage de Navarro » pour énoncer la réaction de l'acteur Roger Hanin, interprète du personnage du commissaire Navarro, à l'annonce de la disparition de l'acteur Horst Tappert, interprète du personnage de l'inspecteur Derrick. Leur dépêche sur la réaction de « Navarro » se termine d'ailleurs par une phrase grotesque : « On attend sous peu les réactions de Julie Lescaut, du commissaire Moulin et des Cordier… », là où, en réalité, il devrait être question des acteurs Véronique Genest (Lescaut), Yves Rénier (Moulin) et Pierre Mondy (l'aîné des Cordier).

Ce travers de remplacement, dans les merdiats, du nom de l'acteur par celui de son personnage vedette, pour désigner des péripéties de la vie de l'acteur, est devenu archi-courant depuis quelques années. On pourrait par exemple remplir des pages entières de listes de couverture de magazines télé où l'on annonce le mariage ou le divorce de tel ou tel personnage alors que, en fait, c'est l'acteur qui s'est marié ou a divorcé... Il serait intéressant de vérifier si les merdiats, dans d'autres langues, cèdent à cette facilité abusive qui, même si l'on n'y prend pas garde, introduit un peu plus de confusion dans des esprits qui sont déjà bien chamboulés par le matraquage et le décervelage véhiculés par la télévision depuis plusieurs décennies.

dimanche 14 décembre 2008

Le repos du guerrier

Après cette quatrième séance de sport d'hiver déneigement de la journée, et alors que j'ai les bras en compote, il est temps de s'arrêter pour boire un thé bien chaud.

Les murailles ont bien avancé, et si ça continue à ce rythme (mais ça va ralentir), il sera bientôt temps de faire bouillir la poix dans les chaudrons, pour la verser du haut des remparts sur les éventuels assaillants jansénistes...

Ma princesse

Il y a quelques minutes, la belle Ola, dix ans et demie, qui, si elle adore sortir se rouler dans la neige, déteste par contre sortir quand il neige.

Il faudra, mais ce sera beaucoup plus difficile, que j'arrive à faire des photos des jeunes chats (Diogène et Daphnis), qui n'hésitent pas non plus à sortir dans la neige, jusqu'au sommet de mes murailles de neige (tandis que leur mère, Tara, reste bien au chaud et ne se risque pas dehors).

Les Restos du cœur...

Aujourd'hui on n'a plus le droit
ni d'avoir faim ni d'avoir froid
dépassé le chacun pour soi
quand je pense à toi, je pense à moi...


Par contre, je ne sais pas comment venir en aide – si toutefois c'est vraiment nécessaire –, à ce genre de SDF, dont j'ai surpris la trace hier en faisant le tour de mon « domaine »...


Ajout vers 15:45 CET, ce dimanche 14 décembre : ci-dessus, une autre mangeoire à oiseaux, mise en place samedi midi au sommet d'un piquet planté dans une de mes murailles de neige, devant la maison. La couche de neige au-dessus de la mangeoire dépassait 20 cm, dans un endroit bien venteux. En fait il est tombé beaucoup plus de neige que cela : là où le chasse-neige municipal est passé pour faire la trace, en fin de matinée, il y a maintenant de nouveau plus de 10 cm d'épaisseur...

vendredi 12 décembre 2008

Quelques âneries merdiatiques en marge de l'« affaire Virgin Killer »

Pochette originale de l'album Virgin Killer [en] des Scorpions, paru en 1976
Image copyrightée sous fair use
Loin de moi l'idée de revenir sur le fond de l'« affaire Virgin Killer [en] », du nom de la page Web de la Wikipédia en anglais censurée, ces jours derniers, par divers fournisseurs d'accès britanniques, pour cause d'apparition de ladite page sur une liste noire tenue par l'Internet Watch Foundation, organisme privé censé lutter contre la pornographie enfantine.

Astrid Girardeau, par exemple, ou encore David Monniaux, ont parlé avec compétence de cette affaire, d'une manière somme toute professionnelle, même si, au moins pour le second, le journalisme n'est pas sa profession (ce qui explique peut-être, justement, son souci de recherche, qui l'a conduit, depuis le début de la semaine, à consacrer pas moins de cinq billets à cette affaire).

J'ai plutôt envie, à cette occasion, de m'attacher à relever quelques âneries proférées par les merdiats (souvent avides de sensationnel, par ailleurs).

Prenons d'abord l'Agence France-Presse (en passe de devenir ma bête noire, aux côtés du site lemonde.fr et du « quotidien de référence », Le Monde, dont il est l'émanation, même s'ils ont des rédactions indépendantes).

La plus récente dépêche de l'AFP sur le sujet, titrée « Une page Wikipedia bloquée en début de semaine à nouveau visible », a été publiée mercredi 10 décembre. Si, à la différence d'autres articles vus ailleurs, elle ne parle pas d'un blocage de l'accès à l'image (que les censeurs britanniques n'auraient jamais bloquée, si j'ai bien suivi l'affaire, se contentant de bloquer stupidement l'accès à l'article sur lequel était affichée l'image), la dépêche de l'AFP n'en contient pas moins de grossières erreurs :
  • Les inexactitudes commencent dès le titre de la dépêche – « Une page Wikipedia bloquée en début de semaine à nouveau visible » –, puisque le blocage de la page consacrée à l'album Virgin Killer n'a pas eu lieu « en début de semaine », mais probablement le samedi 6 décembre [en], soit au lendemain de l'inscription de l'article Virgin Killer sur la liste noire de l'IWF, intervenue vendredi 5 décembre [en].
  • Ensuite, on passe à la première phrase de la dépêche, qui commence par « Un organisme britannique de contrôle de l'internet est revenu sur sa décision de bloquer l'accès [...] », qui est idiote, puisque ce n'est pas l'IWF qui bloque l'accès (il n'en a pas techniquement les moyens), mais les fournisseurs d'accès britanniques liés à cet organisme, qui n'est là que pour recevoir les plaintes et dresser la liste noire à laquelle se réfèrent ensuite les FAI.
  • La page qui a été bloquée n'est pas « une page Wikipedia dédiée au groupe de rock allemand Scorpions » mais une page consacrée à l'album Virgin Killer, publié en 1976 par les Scorpions, ce qui n'est pas du tout la même chose, l'article consacré au groupe n'ayant jamais été bloqué.
  • L'erreur de désignation de l'article bloqué est répétée dès le second paragraphe, dans cette formule : « placé le week-end dernier la page de Wikipedia consacrée au groupe Scorpions sur liste noire ».
  • Un peu plus loin, on trouve aussi ce morceau de phrase  « La Fondation Wikimedia, dont fait partie Wikipedia », tout à fait inexact, puisqu'il peut laisser à penser que le contenu des projets Wikipédia appartiendrait à la Wikimedia Foundation, ce qui n'est bien sûr pas le cas. La fondation est simplement propriétaire de la marque Wikipedia et des serveurs qui hébergent les 250 versions de l'encyclopédie en diverses langues. Qu'il y ait, en raison de l'« architecture informatique », un lien fort entre les projets Wikipédia et la Wikimedia Foundation est une chose, mais il serait bon de décrire les choses telles qu'elles sont.
Il y a aussi Ti-Effe-Ouanne/Elle-Scie-Aïe qui se distinguent, cette fois en bombardant, sur leur site commun tf1.lci.fr, « Sue Gardner présidente de la Fondation Wikimedia », dans un article de Fatoumata Bakily, titré « Wikipedia : la censure qui fait de la pub », publié jeudi 11 décembre.

Or, Sue Gardner n'est qu'une « simple employée », salariée de la Wikimedia Foundation, certes cadre de haut rang, qui porte le titre de directeur exécutif [en] (Executive Director). La Wikimedia Foundation, quant à elle, est présidée par un bénévole, Michael Snow, portant le titre de président du conseil d'administration [en] (Chair of the Board of trustees).

Notons que, parallèlement, l'article de tf1.lci.fr indique aussi que « la page de l'encyclopédie en ligne Wikipedia consacrée au groupe de rock, Scorpions a été interdite d'accès [...] ».

N'en jetons plus : je suis persuadé que, rien que pour cette stupide « affaire Virgin Killer », on pourrait citer des dizaines d'approximations, erreurs et contre-vérités glanées dans les merdiats, censés informer le consommateur, et non l'égarer, par incompétence, paresse ou bêtise, avec des conneries qui ne reflètent en rien la réalité des choses.

mercredi 10 décembre 2008

Du traitement merdiatique de la disgrâce annoncée de Rama Yade

Rama Yade, le 23 mai 2007 lors d'une réunion publique à Paris
Cliché original sous licence Creative Commons Paternité 3.0 Unported.
© Marie-Lan Nguyen (Jastrow)
Cliché, recadré, réduit et modifié par mes soins
(Picasa + M$-Paint,
on ne rigole pas...)
L'affaire commence dimanche 7 décembre, dans la soirée, lorsque Rama Yade, secrétaire d'État auprès du ministre français des Affaires étrangères et européennes, chargée des Droits de l'homme, déclare au micro du Grand jury LCI-RTL-Le Figaro, qu'elle n'envisage pas d'être candidate aux élections européennes de juin 2009, et ce alors même qu'elle était vivement encouragée en ce sens par Nicolas Sarkozy, président de la République, dont elle passait, dans certains milieux de droite nationale, pour une des protégées, à l'instar de Rachida Dati, garde des Sceaux, ministre de la Justice, et une de ses cautions multiethniques.

Gros émoi dans les rangs du Sarkoland : l'une des benjamines du gouvernement a osé tenir tête à Sa Majesté, en ne lui envoyant pas dire que son ambition était tout autre qu'un strapontin d'eurodéputé à Strasbourg et Bruxelles, même élue en tête de la liste UMP en région Île-de-France, comme cela se murmurait depuis des semaines. Madame rêve apparemment d'un mandat électif national, comprendre au Palais-Bourbon.

Rama Yade a décliné la proposition élyséenne dans ces termes : « Je ne veux pas être dans une situation où je trouve ce mandat prématuré, et que je ne donne pas le meilleur de moi-même et donc que je déçoive. Donc, je ne suis pas candidate à un mandat européen. », souhaitant que « le président de la République puisse trouver de l'utilité » dans ce qu'elle fait, dans les engagements qu'elle prend et indiquant également ne pas vouloir se trouver dans une situation qui ne lui permette pas de « donner le meilleur ».

La punition n'a pas tardé : selon des confidences non attribuées citées mardi par le site lemonde.fr, M. Sarkozy aurait été profondément déçu par le camouflet que lui a infligé Rama Yade, tandis que ses proches énoncent qu'elle n'aurait pas de sens politique et font savoir que c'en est désormais fait des chances de Rama Yade de succéder à Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, nommé la tête de l'Autorité des marchés financiers à compter du 15 décembre.

Bernard Kouchner, le 17 mai 2006 lors d'une réunion publique à Fribourg (Suisse)
© Fanny Schertzer (Inisheer)
Cliché, recadré, réduit et modifié par mes soins
(Picasa + M$-Paint,
on ne rigole pas...)
Le coup de grâce, qui pourrait éventuellement laisser présager une éviction prochaine de Rama Yade du gouvernement, arrive ce mercredi 10 décembre, au détour d'un entretien accordé par Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, au quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France. Le ministre, à l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'homme, annonce subitement qu'il aurait eu « tort de demander un secrétariat d’État aux Droits de l’homme » lors de la constitution du premier gouvernement de François Fillon, alors même que lui-même, il y a une vingtaine d'années, avait décliné la proposition d'occuper un tel poste dans le premier gouvernement de Michel Rocard. M. Kouchner justifie son mea culpa par la « contradiction permanente entre les droits de l’homme et la politique étrangère d’un Etat, même en France », tout en prenant soin, immédiatement, de faire mine de ne pas enfoncer Rama Yade, en estimant qu'elle « a fait, avec talent, ce qu’elle a pu » et en ajoutant, plus loin, qu'il « parle de la structure bien sûr, pas des personnalités ».

Parallèlement, compte tenu dudit 60e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l'homme, Rama Yade accorde également un entretien au quotidien Metro de ce mercredi, dans lequel elle présente, au détour d'un paragraphe, son bilan de secrétaire d'État au cours des dix-huit mois écoulés, en réponse à une question sur ses déclarations de dimanche soir.

C'est là qu'on en vient au nœud du problème : plusieurs journalistes n'ont pas hésité, ce matin, à chercher à faire monter la sauce, au delà des déclarations respectives de l'un et de l'autre, pour faire prendre des vessies pour des lanternes.

Tout d'abord, la rédaction de leparisien.fr, site lié au Parisien, n'hésite pas, dans un article en ligne titré « Rama Yade se défend », à prétendre que Bernard Kouchner aurait « violemment remis en cause » la secrétaire d'État dont il a la tutelle, alors que chacun peut se reporter à ses propos réels imprimés dans les colonnes du Parisien, propos qui, s'ils pourraient aisément être considérés comme condescendants voire discrètement méprisants, ne sauraient être considérés comme faisant preuve de « violence ». La tonalité de l'article dans son ensemble, qui reprend l'ensemble du paragraphe consacré, dans le quotidien Metro, au bilan de la secrétaire d'État, est aussi particulièrement sournoise puisque, bien que leparisien.fr prenne soin de préciser que les propos de Rama Yade ont été tenus avant que ne soit connue la teneur de ceux de Bernard Kouchner, l'impression générale du lecteur, qui commence dès le titre de l'article, est que Mme Yade répond à son ministre, ce qui n'est pas le cas.

Mais la rédaction de lemonde.fr, site web lié au quotidien Le Monde, fait encore mieux. Dans un article titré « Kouchner regrette la création du secrétariat aux droits de l'homme », les journalistes du Monde interactif, partant de la lecture des journaux et, apparemment, de celle d'une dépêche non identifiée de l'Agence France-Presse, n'hésitent pas à prétendre, au mépris de la réalité et de l'évidence, que la secrétaire d'État aurait répliqué à son ministre de tutelle, le paragraphe concerné commençant par cette phrase : « Des déclaration qui ont appelé une réplique immédiate de Mme Yade, qui a répondu à son ministre de tutelle en affirmant avoir "fait beaucoup de choses" depuis sa prise de fonction. », ce qui est, sinon mensonger, du moins parfaitement inexact.

Plus c'est gros, mieux ça passe ? Il faut quand même remarquer que si d'autres sites d'information reprennent des éléments en provenance de ces entretiens croisés accordés au Parisien et à Metro, tous n'ont pas le front de travestir la réalité pour présenter les faits de manière inexacte.

Note : je prends désormais la précaution d'archiver une copie privée de toutes les pages Web liées, dès l'instant où elles ne sont pas sur un site hébergé par la Wikimedia Foundation.

dimanche 7 décembre 2008

Le rythme trépidant des villages montagnards

Une grille de loto traditionnel.
Pour une fois, évoquons un peu la vie dans cette riante contrée qui est la mienne. J'ai innové, hier, en allant passer tout l'après-midi à la salle polyvalente de ma commune, à l'occasion du loto annuel des Amis d'***. Croyez-le ou pas, mais il aura fallu que je franchisse le cap du demi-siècle pour assister à une de ces manifestations hautement culturelles et sociales.

Il aura fallu pas moins de dix minutes d'explications embrouillées, d'une de mes voisines de table, pour que je comprenne le principe du jeu. Certes, je suis revenu chez moi sans grille-pain (qui eût pu tenir compagnie au vénérable et quadragénaire grille-pain qui partage mon existence), sans tournevis cliquant, sans cafetière « à capsules » (le clou de la manifestation, au sujet duquel je ne sais toujours pas si sa fonction première est d'emmener des astronautes sur la Lune...), sans appareil photo numérique, sans parure de drap, sans lampe de chevet (je ne vous raconte pas la tronche de la lampe...), ni service à découper le fromage, ni machine à pain tout inox, etc.

Mais que ne donnerait-on pas, lorsque l'on fait le choix délibéré de vivre, neuf mois sur douze, totalement isolé dans son hameau (avec pour seule compagnie deux chiennes, trois chats, un grille-pain et une machine à pain, ce qui fait certes déjà du monde), pour aller se réchauffer l'âme, une après-midi durant, dans une salle polyvalente surchauffée et bondée (nous étions plus d'une d'une centaine, soit plus que le nombre d'habitants de la commune) ? Ce fut aussi l'occasion de quelques observations intéressantes sur la vie des communes rurales, et sur la faune qui y évolue.

On s'aperçoit par exemple que, dans ces lotos ruraux, il peut se faire que plus des trois quarts de l'assistance soit totalement étranger à la commune de la manifestation, certains faisant jusqu'à 50 km en bagnole pour s'y rendre, et s'étant mués, faute de casino où exercer leur passion du jeu, en véritables écumeurs de lotos ruraux.

J'ai tenté d'interroger mes voisines de table sur le sujet, et j'ai cru comprendre, à demi-mot, qu'elles devaient bien en « faire » entre 20 et 30 dans l'année (du moins à la mauvaise saison, puisque ce type de manifestation a plutôt lieu hors saison). Elle et son amie ne se déplacent pas sans quelques commodités pour entretenir la convivialité, à savoir plusieurs tupperwares remplis de jetons aimantés transparents à poser sur les cases des cartons de jeu fournis par les organisateur, ainsi que des espèces d'« attrape-jetons » également aimantés (et pourvus d'un logement pour ranger au besoin un porte-bonheur !) pour ramasser plus vite les jetons sur les cartes.

Qu'on ne croie pas pour autant que, à jouer les entomologistes, j'en profiterais pour me montrer narquois. J'ai au contraire trouvé cet intermède fort intéressant, et ça donnerait me presque envie de remettre cela, dans un proche avenir, pour étudier un peu plus près cet aspect curieux de la vie sociale rurale.

Au passage, pour rebondir sur un billet récent de Pierrot le Chroniqueur, on pourrait envisager un loto de Wikipédia pour renglouer les caisses (n'importe lesquelles, d'ailleurs) : à force d'entraînement, et en multipliant les cartons de jeu, j'aurai peut-être enfin droit au yacht aux Bahamas, avec les créatures pulpeuses pendues à chacun de mes bras...

Prochains chapitres : la sociologie des belotes rurales, celles des brocantes et autres vide-greniers, sans parler, évidemment, des concours de pêche ou de pétanque. Je plaisante bien sûr. Quoique...

lundi 1 décembre 2008

La farouche résistance de Dominique de Villepin

Dominique de Villepin, à une date inconnue, probablement lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères.
Auteur : José Cruz pour Agência Brasil
Licence Creative Commons Atribuição 2.5 Brasil [pt], rappelée sur la page de description d'une copie du cliché sur Wikimedia Commons.
Je savais, bien sûr, pour suivre régulièrement l'actualité, que Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français, avait choisi de contre-attaquer devant le Conseil d'État, juridiction suprême en matière de droit administratif, dans le long feuilleton Clearstream.

L'avant-dernier épisode était constitué par l'ordonnance de renvoi de Dominique de Villepin devant le tribunal correctionnel, le 17 novembre 2008, par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons.

Auparavant était intervenu le 27 août, un décret de nominations collectives dans la magistrature, au sein duquel on remarquait la cessation des fonctions d'Henri Pons comme juge d'instruction au tribunal de garnde instance de Paris et sa nomination, à partir du 3 novembre, au sein de la cour d'appel de Montpellier.

Puis, le 27 octobre, un nouveau décret signé Nicolas Sarkozy, par ailleurs partie civile dans l'affaire Clearstream, prolongeait de 17 jours les fonctions du juge Pons au TGI de Paris, donc jusqu'au 19 novembre), et sa nomination à Montpellier (le 20 novembre).

Le 7 novembre, les avocats de M. de Villepin lançaient devant le Conseil d'État la procédure de requête en annulation du décret du 27 octobre, se réservant de compléter ultérieurement cette requête par un mémoire ampliatif, déposé le 24 novembre, mémoire dans lequel il est notamment mis en évidence que la cessation des fonctions du juge Pons à Paris est intervenue deux jours après la signature de l'ordonnance de renvoi de Dominique de Villepin devant le tribunal correctionnel.

La défense de M. de Villepin accuse donc ouvertement l'actuel président de la République de détournement de pouvoir (en la circonstance le pouvoir de nomination) pour la satisfaction de ses intérêts personnels.

En outre, dans la section VII du mémoire, il est également reproché à M. Sarkozy d'avoir commis une « violation du droit à un procès équitable et plus particulièrement du principe de l'égalité des armes, tel qu'il a été dégagé par la Cour européenne des droits de l'homme ».

Divers quotidiens ont évoqué la contre-attaque de Dominique de Villepin, mais je découvre aujourd'hui que le texte intégral du mémoire ampliatif déposé par l'ancien Premier ministre contre l'actuel président de la République se trouve reproduit dans son intégralité (24 pages) sur le site lesechos.fr, au format PDF (313 ko).

Il n'est pas inutile de prendre connaissance de ce texte implacable, soit en passant par la brève « Clearstream : le mémoire de Dominique de Villepin », soit directement à l'adresse du document PDF. Dans l'éventualité où ce document disparaîtrait, pour une raison ou une autre, du site lesechos.fr, il en existe des copies disséminées dans la nature...

dimanche 30 novembre 2008

Wikipédia et les attentats de Bombay

Je reviens sur les attaques islamistes du 26 novembre à Bombay (Inde).

J'avais évoqué, dans mon billet « Wikipédia et l'actualité : l'exemple de Bombay » (27 novembre), mon scepticisme sur le devenir de la biographie, sur Wikipédia en anglais, de Hemant Karkare, chef de l'unité anti-terroriste indienne sise à Bombay. L'article a certes notablement évolué, depuis sa version du 27 novembre à 17:59 (CET), version qui précédait la rédaction de mon billet, mais j'ai toujours l'impression, peut-être fausse, qu'il n'ira pas beaucoup plus loin. En effet, une partie du contenu, cachée en commentaires HTML invisibles, se retrouve désormais, raccourcie, dans le corps de l'article.

Mais enfin, en dehors de rares éléments sur ses études, puis sur sa carrière de fonctionnaire dans les services de renseignements et sa nomination en janvier dernier à la tête de l'unité anti-terroriste de Bombay, on n'en saura pas beaucoup plus, mis à part son implication dans l'enquête sur les deux attentats à la bombe du 29 septembre à Malegaon [en], ville d'environ 1,2 million d'habitants située à 280 km au nord-est de Bombay.

À côté de cela, qui paraîtrait disons « anecdotique » compte tenu de l'émotion générale provoquée par cet événement (1), la Wikipédia en anglais dispose d'un article général de présentation de ces attentats, « November 2008 Mumbai attacks » [en], article qui démontre pleinement le caractère réputé « encyclopédique » de l'événément (2)... et du traitement qu'il peut recevoir. Une telle compilation des faits et des sources n'eût certes pas été possible dans le cadre d'un article de Wikinews consacré à l'événement.

Mais ce n'est pas fini : outre que cela a occasionné l'apparition d'articles sur certains des lieux dans lesquels sont survenues les attaques (le célèbre Leopold Cafe, par exemple), on remarque que, trois heures après la mise en chantier de l'article général sur les attentats, un contributeur a estimé utile de créer une page, à ce moment-là très modeste (moins de trois lignes) sur le groupe jusque-là inconnu, les « Moudjahidines du Dekkan », qui a revendiqué les attaques : voir, sur la Wikipédia en anglais, l'article « Deccan Mujahideen » [en].

On notera, en consultant la liste des « interwikis », que l'importance de cette revendication, qu'elle soit ou non le reflet de la réalité, semble ne pas avoir échappé à des wikipédiens d'origines très diverses, puisque l'article comporte désormais des versions en chinois mandarin, en espagnol castillan, en japonais, en néerlandais, en ourdou, en portugais et en russe, les contributeurs francophones se distinguant pour le moment par leur absence. Il faut aussi constater qu'au moment de la création de l'article sur les « Moudjahidines du Dekkan », l'article général sur les attentats était encore bien modeste, même s'il contenait déjà une dizaine d'appels de notes et références.

Mais les choses les plus évidentes – le caractère « encyclopédique » du nouvel article anglais sur les « Moudjahidines du Dekkan » – ne le sont pas pour tout le monde puisque, deux jours et demi après sa création, un contributeur y apposait un modèle pour le proposer à la suppression et, dans la foulée, lançait la page de débat associée [en]. Ceci alors que l'article avait déjà pleinement profité de l'« effet piranha » et s'était notamment accru de 19 appels de notes et références (leur nombre est de 27, à présent).

Le proposant argüe, pour justifier sa proposition de suppression, que l'existence des « Moudjahidines du Dekkan » ne serait pas établie par des sources fiables et n'aurait pas été vérifiée, tout en accusant cet article d'être une scission de l'article général sur les attentats, afin de conduire une recherche originale (3).

Fort heureusement, il s'est trouvé suffisamment de contributeurs, dans le débat de suppression, pour s'inscrire en faux contre les arguments du proposant, qui est assez mollement soutenu par deux contributeurs, l'un proposant une redirection sèche vers l'article général, l'autre de fusionner ce nouvel article avec l'article général, aucun de leurs arguments n'étant franchement très convaincants.

Parmi les arguments de ceux qui se prononcent pour la conservation, on peut noter le fait que la question n'est pas de savoir si le groupe « Moudjahidines du Dekkan » existe et si sa revendication reflète la réalité, mais plutôt si tout cela dispose d'une notoriété suffisante et que, intoxication médiatique ou pas, il y a suffisamment de médias pour évoquer la question depuis le 26 novembre.

On peut prédire, sans grand risque de se tromper, que l'article « Deccan Mujahideen » a toutes les chances de survivre à la proposition de suppression, et c'est très bien ainsi puisque, à mon sens, il permet de développer des éléments qui, dans le cadre de l'article général sur les attentats, alourdiraient inutilement celui-ci tandis que, placés dans un article autonome, ils peuvent au contraire apporter un complément d'information très important.

Ce qui, au passage, serait bien évidemment impossible dans un article de Wikinews : autant, sur un événement relativement simple – au hasard : la condamnation de Paris Hilton à 45 jours de prison, en mai 2007 –, on peut rédiger abondamment et en détail sans avoir besoin de renvoyer les faits supposés annexes dans des pages séparées, autant cela se révèle impossible, sur Wikipédia, dans le cadre d'un article consacré à un événement aussi complexe que les attentats de Bombay.

Notes :

(1) Évenement que d'aucuns, dans les merdiats, en veine de comparaisons boîteuses avec d'autres secousses du sentiment populaire, n'ont pas hésité à qualifier hâtivement de « 11-Septembre à l'échelle de l'Inde ».

(2) Ne serait-ce qu'en consultant la très impressionnante collection de notes et références (171 à l'heure où je tape ces lignes), mais aussi son historique, qui comporte 1 954 versions (!), à l'heure où j'écris...

(3) Ce que, sur Wikipédia en français, nous proscrivons dans notre page de règles « Wikipédia:Travaux inédits » et qui, sur la Wikipédia en anglais, a son équivalent dans la page de règles « Wikipedia:No original research » [en].




jeudi 27 novembre 2008

Wikipédia et l'actualité : l'exemple de Bombay

Façade du Leopold Cafe, célèbre restaurant de Bombay cible d'une des attaques terroristes survenues le 26 novembre 2008.
© Greg O'Beirne (Gobeirne)
Ça n'a pas loupé : au-delà des attentats de Bombay, on a vu apparaître, sur la Wikipédia, en anglais, une « biographie » de Hemant Karkare, biographie qui, à mon avis, ne dira jamais rien d'autre que ce qu'elle dit actuellement. Cela dit, c'est le problème de la communauté anglophone, de se laisser envahir par ce type d'ébauches qui restereront à jamais des « bouchons », faute de pouvoir trouver des éléments suffisamment notables, intéressants et surtout sourcés relatifs au sujet évoqué.

Mais le risque existe sur Wikipédia en français puisque, dans l'article « Décès en novembre 2008 », est apparu un superbe lien rouge vers un article à créer sur Hemant Karkare, accompagné au passage de ce qui ressemble à une (légère ?) erreur factuelle : M. Karkare semble ne pas avoir été, à proprement parler, « chef de l'unité anti-terrorisme de l'Inde », comme l'indique notre article, mais plutôt de l'unité anti-terroriste indienne sise à Bombay. Il semble en effet que le gouvernement indien, après l'avoir décidé il y a une quinzaine de mois, soit en train de mettre sur pied une autre unité anti-terroriste ayant pour siège la ville de Bangalore.

Je veux bien que la notoriété du personnage de Jack Bauer et, dans une moindre mesure, de ses successeurs à la tête de la « Cellule anti-terroriste de Los Angeles », dans le feuilleton télévisé 24, modifie la perception que peuvent avoir les gens sur la notoriété réelle de ces soldats de l'ombre qui luttent contre le terrorisme, mais il me semble quand même que certains ont le jugement bien obscurci... Tandis que le plus important, dans l'événement constitué par ces attaques venant de supposés islamistes, reste quand même à analyser, au-delà de l'anecdotique ou du détail annexe.

Par contre, on peut tout de même imaginer que, au final, l'événement ne se révèle indirectement bénéfique pour le développement des articles consacrés à des lieux précis de la ville de Bombay : le Leopold Cafe, par exemple, semble avoir une longue histoire, comme peut le laisse supposer la date 1871 sur la façade, et a été abondamment utilisé dans l'intrigue d'un roman publié en 2003. Quelques autres lieux, cités dans l'article « November 2008 Mumbai attacks » de la Wikipédia en anglais, sont également susceptibles de bénéficier de l'effet piranha, tout simplement parce qu'il y a des choses tangibles à rapporter à leur sujet, ce qui n'est à mon avis pas le cas pour le chef de l'unité anti-terroriste de Bombay, aussi estimable soit le travail fourni par lui et son équipe.

Voir aussi, précédemment, mon billet « Traitement de l'actualité sur Wikipédia » (23 novembre 2008).

mercredi 26 novembre 2008

Grrr... Blogger

Après des mois passés à utiliser – irrégulièrement – Blogger, je viens seulement de me rendre compte, après avoir laissé un commentaire chez mon « petit-fils » Poulpy, qu'il y avait une erreur à ne pas commettre en saisie de commentaire.

En effet, le formulaire de saisie de commentaire comporte une zone « Choisir une identité » qui propose quatre choix :
  • Google/blogger ;
  • OpenID ;
  • Nom/URL ;
  • Anonyme.


Jusqu'à présent, je laissais bêtement précoché l'élément « Google/Blogger ». Mais cela présente un inconvénient, à mes yeux : si cela insère bien le nom de blogueur utilisé sur Blogger, cela insère aussi, en guise d'URL, le lien vers la page de profil.

Celui qui suivra ce lien dans ma signature devra donc, pour aller sur le blog du signataire, cliquer une nouvelle fois, dans ma page de profil, sur le lien effectif vers mon blog, avec cet écueil supplémentaire que mon profil contient aussi un lien vers un blog totalement inactif.

Il paraît donc beaucoup plus simple de faire désormais le choix, lorsque je déposerai un commentaire chez un blogueur hébergé par Blogger, de cocher l'élément « Nom/URL » et d'y préciser 1°) mon nom de blogueur, 2°) l'URL du présent blog. En principe, les fois suivantes, ce choix a des chances d'être reconnu par Blogger et, peut-être, de rester précoché. On verra bien. L'essentiel est qu'un lecteur d'un de mes commentaires sur Blogger n'ait pas à cliquer sur deux liens successifs pour parvenir ici.

Je racontais cela sur le canal de discussion #wikipedia-fr du serveur irc.freenode.net, et un de mes interlocuteurs me rétorquait en substance que « la petite image » de profil ne serait pas reproduite, en ne recourant pas à l'élément « Google/blogger ».

Ce à quoi j'ai immédiatement répondu que, en fait, cette image n'apparaît que dans la page incluant les éventuels commentaires déjà déposés ainsi que le formulaire de dépôt de commentaire.

En revanche, dans une page individuelle de billet, incluant le billet et les commentaires, l'image de profil des blogueurs hébergés par Blogger n'apparaît jamais. On n'y voit en effet, sur la ligne d'identité du commentateur, qu'une icône « Anonyme » (pour les anonymes), ou une icône « Blogger » ou encore toute autre icône correspondant au favicon.ico de l'URL donnée par le signataire. Encore qu'une petite manipulation dans la feuille de style permette de se débararasser, dans ces pages individuelles de billet, au moins de l'icône « Anonyme » ou de l'icône « Blogger ».

Ajout du 26 novembre vers 02:45 (CET) : tout compte fait, il semble que le fait que l'élément « Google/Blogger » apparaisse précoché, en saisie de commentaire, est probablement lié au cookie de connexion au compte Blogger. Je viens d'expérimenter le dépôt d'un commentaire avec « Nom/URL » puis, aussitôt, d'aller sur un autre site Blospot pour voir, mais l'élément « Google/Blogger » reste précoché (ce qui, en fin de compte, paraît logique). Tant pis, je ferai gaffe, désormais. Mon navigateur mémorise en tout cas les saisies faites dans ces champs, donc je n'ai pas besoin de les saisir en entier à chaque fois...

dimanche 23 novembre 2008

Traitement de l'actualité sur Wikipédia

On a déjà beaucoup parlé, sur Wikipédia, de l'urgence que ressentent certains à vouloir traiter – de manière hâtive ou rigoureuse, selon le cas –, des événements d'actualité.
À titre d'exemple, et compte tenu de l'actualité chargée dans le marigot socialiste, je me suis résigné, la nuit dernière, à semi-protéger pour trois jours trois articles – Martine Aubry, Ségolène Royal et Parti socialiste (France) – parce qu'une personne contribuant sous adresse IP y insérait des allégations pour le moins inexactes concernant les déclarations faites par Mme Aubry (qui ne s'est jamais « proclamée élue avec 18 voix d'avance » dans la nuit de vendredi à samedi) et transformait un appel de référence à une dépêche de l'AFP ne disant absolument pas ce qu'on voulait lui faire dire. Après signalement sur le Bulletin des administrateurs, d'autres contributeurs ont d'ailleurs indiqué qu'au moins trois autres articles liés à cette histoire lamentable seraient à surveiller attentivement.


Mais passons... Un autre cas est beaucoup plus intéressant à mon sens, puisqu'il permet de comparer le traitement de certains aspects de l'actualité sur les trois plus importantes Wikipédias – en anglais, en allemand et en français –, et de tenter de cerner les lacunes évidentes et les limites d'un traitement encyclopédique de certains aspects des événements d'actualité.

Penchons-nous par exemple sur le cas de Rose Kabuye, chef du protocole du président rwandais Paul Kagame, accusée de complicité dans l'attentat du 6 avril 1994, qui coûta la vie au président du Rwanda Juvénal Habyarimana et au président du Burundi Cyprien Ntaryamira, attentat souvent perçu comme l'élément déclencheur du terrible génocide rwandais entre avril et juillet de la même année. Le juge Jean-Louis Bruguière avait émis, en novembre 2006, un mandat d'arrêt international contre neuf proches de Paul Kagamé (1).

Le premier article, en allemand, sur Rose Kabuye est apparu le 9 novembre à 22:13 (CET), cf. son historique.

Sur la Wikipédia en français, une personne contribuant sous adresse IP a emboîté le pas le 10 novembre à 10:55 (CET), cf. son historique.

La dernière Wikipédia ayant accueilli un article sur Rose Kabuye a été la version anglaise, le 11 novembre à 13:52 (CET), cf. son historique.
Entendons-nous bien : je ne conteste aucunement la correspondance de Rose Kabuye aux critères d'admissibilité des articles (sur wp-FR). À l'évidence, si l'on n'a guère parlé individuellement de Rose Kabuye en France avant son arrestation à Francfort, le retentissement du mandat d'arrêt international lancé par le juge Bruguière et ses conséquences diplomatiques ont fait suffisamment couler d'encre, depuis deux ans, dans les médias, pour que l'on puisse considérer que la mise en lumière subite d'une des neuf mis en examen, avec apparition de notices biographiques hors des cercles africanistes spécialisés, justifierait l'existence d'une biographie de Mme Kabuye sur l'encyclopédie. Accessoirement, cette proche du président Kagame a aussi été, à une époque, maire de Kigali, capitale du Rwanda et ville peuplée, selon les sources, de 600 000 à 1 million d'habitants, ce qui n'est pas négligeable et fait de ses édiles, au niveau rwandais, des personnalités d'une certaine importance.

Ce qui me « chagrine » le plus, s'agissant de l'ébauche biographique consacrée à Rose Kabuye sur wp-FR, c'est le fait que, au-delà de l'apparition du minimum vital au moment de l'arrestation à Francfort, le tout soit resté en déshérence. Certes, l'article a continué à être modifié jusqu'au 18 novembre, sur certains points de détail, mais il n'est pas actualisé comme il le devrait. Pas un mot sur l'extradition de l'Allemagne vers la France, sur le bref placement en détention, sur sa remise en liberté sous contrôle judiciaire le 19 novembre au soir et enfin sur cet événement assez inhabituel que constitue la conférence de presse donnée par l'intéressée vendredi 21 novembre.

Mon interrogation est la suivante : quel est l'intérêt de créer cette ébauche si on ne prend pas la responsabilité de la suivre un minimum, dans les premiers temps, pour en accompagner le développement ? Sur ce point, il est flagrant que les contributeurs germanophones et anglophones ont assuré un peu plus de suivi que les contributeurs francophones. Certes, il y a la question du manque de recul, sans parler de la difficulté d'aller dénicher des sources concordantes et fiables pour éviter d'écrire des âneries, comme cela s'est malheureusement produit, sur wp-FR, pour les articles liés à la « guerre des Deux Roses ».

Rappelons que, pendant ce temps-là, il existe un projet annexe, Wikinews, fort méprisé par une masse de wikipédiens ignorants, qui n'attend que les contributions sérieuses et fouillées, sans plagiat (je connais au moins un wikinewsien qui, sans le vanter, a démontré que c'était parfaitement possible, moyennant un minimum de rigueur...), et qui pourraient parfaitement faire le point, si nécessaire dans des articles successifs, sur divers aspects d'une même question.

Il y aurait sans doute à examiner beaucoup d'autres aspects du traitement de l'actualité sur Wikipédia et Wikinews, sur l'obstination manifeste de certains d'assurer sur Wikipédia un traitement prétendument encyclopédique et sans le moindre recul de certains événements récents et sur une nécessaire répartition harmonieuse des participations entre les deux projets. Cela pourrait servir de prétexte à plusieurs autres billets...
Notes :

(1) j'avais par exemple tenté, sur Wikinews, de traiter l'imminence de cette mise en examen collective, dans un article titré « Rwanda : le juge Bruguière s'apprête à délivrer des mandats d'arrêt internationaux contre neuf proches du président Kagamé », le 22 novembre 2006, tandis que Grimlock, deux jours plus tard, avait relaté une des complications diplomatiques, dans un article titré « Rwanda : rupture des relations diplomatiques avec la France ».


samedi 22 novembre 2008

Séguine et Martolène sont dans un bateau


Dans le scrutin de vendredi pour le deuxième tour de l'élection du premier secrétaire du Parti socialiste français, le nombre de voix séparant Martine Aubry de sa concurrente, Ségolène Royal, serait – prétendument – de seulement
Mouais, trop fort...
Ils s'amusent comme des fous, les sectateurs de la « rue de Solférino ». Voilà qu'ils font mine de nous rejouer le feuilleton floridien de l'automne 2000...

Mise à jour vers 22:00 (CET), samedi soir : nouvel épisode du « feuilleton floridien », puisque le premier secrétaire de la fédération socialiste de Moselle, le sénateur Jean-Marc Todeschini, reconnaît officiellement une erreur humaine dans la retranscription informatique des résultats de la section de Talange, où Martine Aubry s'est retrouvée créditée de 18 voix (alors qu'elle en avait en réalité obtenu 6) tandis que Ségolène Royal se voyait créditée de 6 voix (alors qu'elle en avait en réalité obtenu 18). M. Todeschini pousse le scrupule jusqu'à donner tous les scores obtenus dans les différents votes liés à ce congrès socialiste et à l'élection d'un nouveau premier secrétaire national. Il indique que, dans cette section, où le nombre de votants semble être resté identique au fil des trois scrutins :
  • lors du vote sur les motions pour le congrès,
    • la motion E (dite motion Royal) avait obtenu 18 voix,
    • la motion A (dite motion Delanoë) avait obtenu 3 voix,
    • la motion C (dite motion Hamon) avait obtenu 2 voix,
    • la motion D (dite motion Aubry) avait obtenu 1 voix,
    • comme elles n'ont pas été évoquées par M. Todeschini dans son entretien accordé à France Info, on peut supposer que, dans cette section, les « petites » motions –  B dite du pôle écologique et F dite Utopia – n'avaient obtenu aucun suffrage ;
  • lors du premier tour du vote pour le premier secrétaire,
    • Ségolène Royal avait obtenu 18 voix,
    • Benoît Hamon avait obtenu 4 voix,
    • Martine Aubry avait obtenu 2 voix.
En conséquence, au niveau national, si l'on se base sur cette rectification apparemment indispensable liée aux résultats erronés de la section de Talange, le résultat serait désormais le suivant :
  • Martine Aubry : 67 401 voix au lieu de 67 413 ;
  • Ségolène Royal : 67 383 voix au lieu de 67 371.
L'écart entre les deux postulantes ne serait plus de 42 voix mais de 18... Et cela sans tenir compte des réclamations, fondées ou pas, des « royalistes » concernant les scores dans les fédérations du Nord et de la Seine-Maritime (supposées inféodées à Martine Aubry et à son allié Laurent Fabius), ou la supposée absence de comptabilisation, au niveau national, d'environ 20 voix s'étant portées sur Ségolène Royal en Nouvelle-Calédonie, citée par l'avocat Jean-Pierre Mignard ou des « aubryistes » concernant de posssibles irrégularités dans l'Hérault (supposé inféodé en sous-main à Georges Frêche, président du conseil régional de Languedoc-Roussillon et soutien de Ségolène Royal mais exclu du PS) ou dans les Bouches-du-Rhône (fédération tenue par le sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini, signataire de la motion Royal). Tout cela sent de plus en plus mauvais...

jeudi 20 novembre 2008

Une « conscience » qui ne fait pas l'unanimité

Simone Veil, le 27 février 2008 lors d'une réunion publique à Paris
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on ne rigole pas...)

Comme prévu, Simone Veil a été élue ce jeudi au 13e fauteuil de l'Académie française, en remplacement de Pierre Mesmer, mort le 29 août 2007.

Il apparaît que, contrairement à ce qu'avançaient certains commentateurs il y a quelques semaines, si l'élection de Mme Veil n'a pas fait de réelle difficulté, la perspective de la voir siéger sous la Coupole n'a en revanche pas rencontré une franche unanimité. Je me souviens avoir lu (hélas j'ai oublié sous quelle plume), qu'elle avait toutes les chances d'être « quasiment » élue « par acclamations » (sauf que les scrutins sont à bulletins secrets..., mais il pouvait s'agir d'une simple figure de style).

Eh bien c'est raté. Certes, elle est élue dès le premier tour, avec 22 bulletins comportant son nom, sur 29 académiciens ayant pris part au vote (neuf autres étant apparemment absents et deux sièges étant vacants). Mais il y a aussi eu cinq bulletins blancs et deux bulletins marqués d'une croix (ce qui, selon l'AFP, signifierait un refus de tous les candidats), tandis qu'aucun des trois ou quatre concurrents (Jean-Claude Barreau, qui avait retiré sa candidature avant le vote, selon Wikipédia, Michel Borel, Olivier Mathieu et Pierre Driout) n'aurait obtenu de soutien parmi les Immortels.

Profitons-en pour râler (abondamment, puisque râler est mon péché mignon et les journalistes mes bêtes noires...) contre les merdiats incapables de vérifier leurs sources au sujet de la loi de 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse.

Lefigaro.fr prétend par exemple que Simone Veil aurait fait « voter en 1975 la célèbre loi sur l'avortement qui porte son nom ».

L'Agence France-Presse, dans le même genre, ose cette phrase : « Entrée en politique en 1974 comme ministre de la Santé dans le gouvernement de Jacques Chirac, elle a fait voter un an plus tard la loi qui porte son nom légalisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG). »

La loi sur l'IVG n'a pas été votée en 1975 : le dernier scrutin est intervenu au Sénat en troisième lecture (après passage en commission mixte paritaire), le 20 décembre 1974, à la suite de quoi 60 députés avaient saisi le Conseil constitutionnel qui, le 15 janvier 1975, concluait à la conformité du projet de loi à la constitution ce qui, le 17 janvier, entraîna la promulgation de la loi par le président de la République de l'époque, Valéry Giscard d'Estaing. Accessoirement, le premier gouvernement de Jacques Chirac, dans lequel Mme Veil occupait les fonctions de ministre de la Santé, ayant été constitué à partir du 28 mai 1974, elle ne saurait avoir « fait voter un an plus tard la loi qui porte son nom » puisque, aux dernières nouvelles, le 20 décembre est situé, dans le calendrier, moins de sept mois après le 28 mai...
Soyons juste : ces approximations merdiatiques, et la recherche de références, m'ont aussi donné l'occasion de préciser ou rectifier des détails dans deux articles de Wikipédia. Voir les « diffs » dans les articles Loi Veil et Simone Veil.
Incidemment on peut considérer comme légèrement abusive l'assertion du rédacteur de lefigaro.fr, selon lequel le 13e fauteuil serait « l'un des sièges «politiques» du Quai de Conti ». Certes, ce fauteuil fut successivement dévolu, de 1974 à 1998, à Maurice Schumann puis, de 1999 à 2007, à Pierre Messmer, mais c'est oublier un peu vite les prédécesseurs immédiats, qui n'étaient pas spécialement des hommes politiques : Paul Claudel, de 1946 à 1955 puis Wladimir d'Ormesson, de 1956 à 1973.