vendredi 12 novembre 2010

« déserrance »

Ce terme figure, sous la plume de Sophie Landrin, dans un article titré « Camarades ennemis », en cinquième colonne de la page 3 du numéro 20468 du quotidien Le Monde, daté du samedi 13 novembre (et paru cet après-midi), au sein de cette phrase : « La direction du PS accuse François Hollande d'avoir laissé un parti en déserrance, miné par ses divisions et ses deux défaites à la présidentielle. »

On peut évidemment supposer une erreur de la journaliste ou d'un correcteur égaré, mais ce qui est amusant, c'est que si le sens figuré ordinaire du mot « déshérence » — « Disparition de la continuité d'une organisation. » — implique une période de flottement pour l'entité qui y est sujette, la construction sémantique involontaire « dés- + errance » impliquerait justement le contraire de ce que voulait signifier la journaliste...

Accessoirement, on trouve, au sein de cet article consacré aux relations tendues entre Martine Aubry, actuelle premier secrétaire du Parti socialiste, et François Hollande, son prédécesseur immédiat, une belle faute de grammaire, un peu plus haut dans le même article : « Mme Aubry s'est promise de tout faire pour contrarier les ambitions de son meilleur ennemi. » Il eût évidemment fallu écrire : «  Mme Aubry s'est promis [...] », tandis que l'on eût pu écrire, antérieurement au remariage de Martine Aubry avec Jean-Louis Brochen le 20 mars 2004 : « Mme Aubry s'est promise en mariage [...] »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ah, la "coquille" est jolie ! Est-ce l'étymologie du mot déshérence qui t'a fait tilter sur la promise ? :o)
Bonne journée.
Musicaline