Je ne sais pas si l'hostilité est si irrationnelle que cela. Bien au contraire, c'est peut-être, par certains côtés, un vieux reste de sagesse et de bon sens populaire.
Une comparaison, qui vaut ce qu'elle vaut : je n'ai pas oublié les discussions qui ont précédé et accompagné la cession de TF1 au groupe Bouygues, en 1987, et notamment les craintes qui s'étaient exprimées sur les risques de déferlement publicitaire, etc. L'équipe de François Léotard, ministre de la Culture et de la Communication qui chapeautait le machin nommé Commission nationale de la communication et des libertés (CNCL), avait mis en avant le « mieux-disant culturel » qu'aurait prétendument recélé l'offre faite par le groupe de BTP, pour expliquer ce choix.
Vingt-et-un ans plus tard, on pourrait dresser une liste des « bienfaits » de ce prétendu « mieux-disant culturel ». À l'époque, TF1 était certes une chaîne populaire (avec tous les sous-entendus hautains que cela suppose), mais elle n'était pas encore le refuge de l'argent-roi, avec des salaires faramineux versés aux « vedettes », la glorification des bas instincts et de l'appât du gain facile et immérité en toute occasion, etc.
Peut-être le « peuple wikipédien » craint-il, en ouvrant la boîte de Pandore de la publicité sur les projets, d'être dans l'impossibilité d'arrêter une spirale infernale liée à une dépendance croissante au volume des annonces. « On sait toujours où cela commence, mais jamais où cela s'arrête. » : voilà peut-être ce que se disent les Madame Michu et autres John Smith de la galaxie Wikimedia. Entre quelques encarts ADS au début puis l'inféodation rapide, par un mécanisme pour le moment non identifié, à des intérêts financiers extérieurs dominateurs, peut-être y a-t-il une pente extrêmement glissante...
4 commentaires:
"une spirale infernale lié" : liée
Sinon, rien à ajouter à ton commentaire :-).
Merci « dc ». C'est rectifié.
Il existe de bonnes raisons pour refuser la publicité. Il en existe aussi des moins bonnes, et j'ai le plus souvent l'impression de lire celles-ci que celles-là.
Mon avis est que le refus de la publicité est un luxe qui ne nous est permis que par la générosité des donateurs américains. Cette générosité n'a d'ailleurs aucune incidence éditoriale, cependant elle suspend la viabilité de wikipédia à une seule source de revenu, qui peut se tarir en cas de crise économique outre-atlantique.
@ Apollon : « la générosité des donateurs américains ». À ce propos, dispose-t-on de statistiques fiables sur la répartition, par provenance géographique, des dons reçus par la Wikimedia Foundation ? Je n'ai pas cherché, mais peut-être que la répartition par monnaie utilisée est déjà une piste (le formulaire de dons comporte, si je ne me trompe, 17 monnaies différentes).
Enregistrer un commentaire