mercredi 20 juillet 2011

Réponse au « chroniqueur »

Puisque l'interface d'Over-blog, pour une raison inconnue, me « refuse techniquement », depuis des semaines, de déposer le moindre commentaire sur le blog de Pierrot le Chroniqueur avec mon navigateur habituel, je commenterai ici son commentaire du 13 juillet (le deuxième), en annexe de son billet «  Wikipédia : encore du râlage ».

Ce « chroniqueur », qui a toujours pris grand soin de ne pas permettre le moindre rapprochement avec le contributeur wikipédien qui se trouve derrière — je n'ai jamais compris ce besoin —, en arrive à des raccourcis audacieux, comme celui-ci : « L'idée d'imposer à Meodudlye de lancer un arbitrage est inappropriée, et je suis consterné de voir que Hégésippe la propose. », alors que je n'ai aucunement proposé d'« imposer » à Meodudlye de lancer un arbitrage contre Poulpy.

J'ai indiqué, en substance, que cela me paraissait la solution la plus viable, en l'absence manifeste de consensus, au sein du collège des administrateurs, pour examiner les faits relatifs à Meodudlye et à Poulpy. Le premier des deux, et on peut imaginer pourquoi, se refuse à lancer à lancer une requête d'arbitrage contre Meodudlye, et le second ne songe apparemment pas à se plaindre auprès du comité d'arbitrage, alors que la longue hostilité existant entre ces deux contributeurs — hostilité qui n'est pas un mystère pour le « chroniqueur », qui fréquente assidument le canal IRC #wikipedia-fr, sur le serveur de Freenode, fût-ce sous une identité inconnue — aurait pu justifier un tel recours de la part de Poulpy. Le « chroniqueur » est forcément au courant des accusations très discutables lancées antérieurement par Meodudlye à l'encontre de Poulpy, ainsi que, en une autre occasion, à l'encontre de Phe.

Préconiser le recours volontaire — par l'une ou l'autre partie, au passage — ne signifie pas chercher à l'« imposer », comme pourrait le faire croire le rapprochement abusif de ce verbe, dans la même phrase, avec mon nom d'utilisateur sur Wikipédia. Que mon « vote », dans la section du Bulletin des administrateurs conbsacrée au Ne épisode de l'« affaire Meodudle », figure dans une rubrique intitulée « Pas de mesure administrative; l'ensemble du problème doit être traité par le CAr », n'implique nullement que mon refus du traitement de cette affaire par les administrateurs puisse entraîner une obligation de traitement par le comité d'arbitrage si les principaux intéressés s'y refusent, ni que l'on puisse obliger, en l'absence de requête lancée par l'un ou l'autre, un volontaire à se sacrifier pour lancer un nouvel arbitrage communautaire.

La communauté préfère se diviser en laissant pourrir l'affaire — ce à quoi aboutirait un nouveau blocage de Meodudlye qui serait fait en se basant sur les conclusions du dernier arbitrage ayant visé ce contributeur, en doublant la durée de la précédente sanction — en reportant après un hypothétique nouveau blocage le maintien d'un problème qui demeurerait entier. C'est particulièrement idiot, mais on ne peut pas avoir du bon sens à la place des autres s'ils ne veulent pas eux-mêmes en manifester un minimum...

lundi 18 juillet 2011

Démission « chez » Scotland Yard

Le quotidien France Soir publie ce lundi, sur le site web qui lui est lié, un article, signé « Actu France Soir », titré « Scandale des écoutes : Une nouvelle démission chez Scotland Yard ».

Je suis un peu surpris, car on ne lirait pas, en cas de démission d'un membre du gouvernement français, « Démission chez le gouvernement français » ou, en cas de suicide d'un proche conseiller du président de la République — c'est arrivé, souvenons-nous de François de Grossouvre en 1994 —, « Suicide chez l'Élysée ».

La préposition, qui implique une relation « à l'intérieur de », est en temps ordinaire employée conjointement avec un nom de personne physique — « Le fauteuil en chintz aperçu chez ma tante Ursule », « chez [tel auteur], la tendance à l'auto-glorification n'est pas négligeable » — ou morale — « le jeu de chaises musicales chez Bouygues » —, mais aussi avec le nom d'une communauté humaine — « va te faire voir chez les Grecs », « chez les musulmans, il n'est pas d'usage de boire de l'alcool ».

Certes, le TLFi rapporte, chez Marcel Proust, dans son cycle romanesque À la recherche du temps perdu, un exemple d'utilisation erronée, par un locuteur français étranger, de cette préposition avec un nom de lieu — « Mais je dois faire observer à Madame que, si je me suis permis ce questionnaire – pardon, ce questation – c’est que je dois retourner demain à Paris pour dîner chez la Tour d’Argent ou chez l’Hôtel Meurice. » —, utilisation qui, aujourd'hui, peut nous paraître curieuse à l'oreille, tout comme elle a dû amuser des générations de lecteurs de Sodome et Gomorrhe, d'autant que les autres emplois proustiens de la préposition semblent beaucoup plus orthodoxes.

Notons que personne ne se choque si l'on écrit que les membres de l'Académie Goncourt décernent leur prix à l'issue d'un déjeuner chez Drouant ou si l'on rapporte que telle personnalité dîne trois fois par semaine chez Lasserre, les noms de ces deux tables célèbres étant alors considérés comme des noms de personnes morales, alors qu'on n'éprouve pas ce sentiment avec la Tour d'Argent et l'Hôtel Meurice.

Pour en revenir à France Soir, on peut signaler que Scotland Yard n'est pas une personne morale, mais plutôt un lieu, celui du siège — New Scotland Yard aujourd'hui — du Metropolitan Police Service de Londres, et que si une idée de communauté peut éventuellement apparaître en la matière, il semble qu'elle doive s'attacher au service lui-même, pas au lieu de résidence.

Cela dit, rien n'est simple. Il est des institutions — la présidence de la République, l'Académie française — qui peuvent d'une certaine manière être plus ou moins considérées comme des personnes morales ou des communautés humaines, mais auxquelles on imaginerait assez mal d'accoler la préposition chez. « Chez la présidence de la République » ou « chez l'Académie française » agaceront l'oreille, tandis que « chez les employés de la présidence de la République » ou « chez les membres de l'Académie française » sont un emploi qui ne choquera personne.

Il me semble donc, à titre strictement personnel, qu'un titre comme « Scandale des écoutes : Une nouvelle démission à Scotland Yard » aurait été plus naturel, voire beaucoup plus élégant — mais est-on en quête d'élégance de la langue, lorsqu'on lit l'actuel France Soir, probablement très éloigné du grand quotidien vespéral fondé et dirigé par Pierre Lazareff — sauf à vouloir considérer que Scotland Yard serait en quelque sorte une personne morale.

samedi 16 juillet 2011

Où l'encyclopédisme ne va-t-il pas se nicher ?

Récemment abonné à la liste de diffusion de La Librairie Sonore, filiale des éditions Frémeaux & Associés, j'ai été informé de la publication prochaine, le 18 juillet, d'un livre audio narré par Marie-Christine Barrault et illustré musicalement par le compositeur Pierre Bertrand, Martine découvre la musique, suivi de 5 autres histoires.

Comme je n'ai pas eu la chance, en raison de mon genre, d'être élevé voire éduqué à l'aide de ces saines lectures pour petites filles, je n'ai pas vraiment suivi de très près la geste éditoriale, depuis 1954, des œuvres illustrées par Marcel Marlier et racontées par Gilbert Delahaye puis par Jean-Louis Marlier. À plus forte raison, l'éventuelle existence de livres audio adaptés de ces nombreux récits m'était totalement inconnue (bien que je dispose, depuis quelques mois, du copieux catalogue imprimé des éditions Frémeaux, mais que j'avais négligé de parcourir dans toutes ses subdivisions).

Aujourd'hui, la curiosité m'a un peu titillé et, bien évidemment, je suis allé jeter un œil sur l'article de Wikipédia consacré à la série, en me disant : « Tiens, je pourrais mentionner la sortie prochaine de ce CD audio. » J'ai commencé à rédiger, en imaginant que la chose ne me prendrait que quelques minutes, avant de m'apercevoir que le livre audio prévu pour sortir après-demain était loin, en fait, d'être le premier de la série.

Au final, en fait des quelques minutes initialement prévues, tout cela s'est mué, compte tenu des nécessaires vérifications et du travail d'ordonnancement de données éparses (Frémeaux, catalogue général de la BNF, catalogues en ligne de Decitre, Chapitre, la FNAC et Amazon), en un labeur, certes librement consenti, de plusieurs heures.

Et tout cela pour un sujet dont je me contrefiche complètement. Cela dit, je n'ai pas, dans ce cas particulier, versé dans le masochisme, comme la fois où je m'étais piqué de fournir un aperçu sommaire de la discographie française de Nana Mouskouri (laquelle, est-il encore permis de le déplorer dans ce cadre « privé », n'a toujours pas été mise en état d'arrestation à cause des traumatismes musicaux infligés durant des lustres à votre serviteur).
— Oui, je sais, citer Nana Mouskouri — et sa chimérique arrestation — dans un message traitant de prime abord de la série Martine est plus facile que de le faire dans un « post » évoquant le Collisionneur d'ions lourds relativistes ou la résonance paramagnétique électronique, mais je fais avec ce que j'ai...

Au passage, si quelqu'un est en mesure d'expliquer pourquoi le Wiktionnaire, dans son article « encyclopédisme », se borne à rapporter la définition du Littré (1863-1877) — « Système des encyclopédistes. » —, en y ajoutant juste la définition complémentaire suivante : « accumulation de connaissances dans différents domaines », là où le TLFi ne néglige pas, pour sa part, d'y ajouter, dans ses propres définitions, le sens usuel péjoratif : « Tendance à l'accumulation des connaissances, notamment dans le domaine pédagogique, au détriment de la culture et de la formation de l'intelligence.  », je suis preneur.

Autre interrogation : pourquoi ne trouve-t-on pas, bizarrement, d'article « Encyclopédisme », sur Wikipédia, alors qu'on y rencontre des articles sur les Encyclopédistes proprement dits (ceux du siècle des Lumières), sur le terme générique Encyclopédie (relativement sommaire) et sur les encyclopédies en ligne ? Le sujet a pourtant été abordé à diverses reprises, par exemple (et pour n'en prendre qu'un) par deux étudiantes de Paris X-Nanterre, dans le cadre d'un laboratoire en ligne ayant consisté en la publication d'un blog intitulé « Encyclopédie et savoir : Du papier au numérique — Réflexions sur l’encyclopédisme, dans le cadre d’un exercice pédagogique », et qui est à mon avis loin d'avoir épuisé le sujet du terme « encyclopédisme ».