mercredi 30 avril 2008

Dommages-intérêts transformés en « amende »

Dans les colonnes du Figaro, dans un article daté du 28 avril 2008 et titré « Marine Le Pen reprend ses distances avec son père », cette phrase qui devrait faire honte à un journaliste :

« Après ses propos de 1987, Jean-Marie Le Pen avait été condamné à 1,2 million de francs d'amende (183 200 euros). »


Cette assertion, bien entendu, est fausse puisque, dans la « première affaire du détail », qui trouve son origine dans une déclaration du président du Front national le 13 septembre 1987 au micro du Grand Jury RTL-Le Monde, il n'y a jamais eu de sanction pénale (la peine d'amende, à ma connaissance, étant un privilège des juridictions pénales).

La « première affaire du détail » a certes été examinée par la justice française, mais devant des juridictions civiles :
  • tout d'abord en référé, le 23 septembre 1987, devant le Tribunal civil de Nanterre, qui condamnait Jean-Marie Le Pen à verser un franc de dommages-intérêts à chacune des parties civiles, le MRAP et à la LICRA, ainsi qu'au règlement des frais de diffusion, sur l'antenne de RTL, d'un extrait du jugement ;
  • le 23 mai 1990, le même tribunal statuait cette fois sur le fond, et maintenait les dommages-intérêts à une somme d'un franc versée à chacune des parties civiles (cette fois au nombre de dix, y compris le MRAP et la LICRA), ainsi qu'au versement, à chacune d'entre elles, au titre de ce qui était encore appelé, à l'époque, l'article 700 du « Nouveau code de procédure civile », une somme de 4 000 francs, sans parler de l'insertion (non chiffrée dans ma source) du jugement dans deux hebdomadaires et dix quotidiens nationaux et régionaux ;
  • Jean-Marie Le Pen ayant interjeté appel, ce fut la chambre civile de la cour d'Appel de Versailles qui eut à examiner l'affaire. L'arrêt prononcé le 18 mars 1991 condamnait cette fois le président du Front national à verser :
    • au titre des dommages-intérêts, 10 francs au MRAP et 100 000 francs à chacune des neuf autres parties civiles ;
    • au titre de l'article 700, 1 000 francs à chacune des dix parties civiles ;
    • aux dépens, non chiffrés non ma source ;
    • enfin, à des insertions payantes dans la presse, à concurrence de 30 000 francs dans cinq hebdomadaires et de 15 000 francs dans cinq quotidiens.
Selon mes informations, confirmées par diverses sources, c'est l'ensemble des frais (dommages-intérêts, indemnisations au titre de l'article 700 du NCPC, dépens, insertions de presse) qui aurait atteint un montant d'environ 1 million 200 000 francs, au titre de la justice civile, et non d'une juridiction pénale.

On peut certes plaider l'erreur de bonne foi, mais on peut aussi se souvenir que la Charte des devoirs professionnels des journalistes français, publiée en 1918 et révisée une vingtaine d'années plus tard, dispose qu'un « journaliste digne de ce nom » tient la déformation des faits comme une grave faute professionnelle, tandis que la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes, adoptée en 1971 et dont se réclame le Syndicat national des journalistes, stipule quant à elle que le journaliste se doit de « respecter la vérité », et en « en raison du droit que le public a de connaître », mais encore qu'il se doit de « rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ».

Je crains que ces textes déontologiques ne soient hélas souvent perdus de vue. On peut aussi envisager une autre piste : les écoles de journalisme essaient-elles seulement d'apprendre à leurs élèves à faire preuve d'une capacité de raisonnement, et à distinguer au premier coup d'œil ce que même une personne sans bagage juridique est capable de percevoir instantanément ?

Quoique, dans le cas du journaliste du Figaro, compte tenu de son âge apparent (la cinquantaine bien entamée, à première vue), je doute qu'il ait subi les lavages de cerveau et formatages propres aux jeunes générations de journalistes... Il ne s'est peut-être tout simplement pas soucié de vérifier ses sources et de les corroborer.

On peut hélas supposer que la multiplication anarchique des supports de presse aggravera le problème, en induisant la production à la chaîne d'esprits préformatés là où, dans les décennies passées, se formaient sur le tas des générations de journalistes de qualité...

Complément (1er mai 2008) : cette fois, c'est une dépêche en français de l'agence Reuters, sous la plume de Gérard Bon, reproduite entre autres sur lexpress.fr, qui tente d'accréditer la fable d'une « amende de 183 000 euros », en conclusion d'un article titré « Jean-Marie Le Pen nie tout désaveu de la part des cadres du FN », dans les termes suivants, tout aussi inexacts que ce qu'avait précédemment écrit Olivier Pognon dans les colonnes du Figaro :

« Le parquet de Paris a fait savoir qu'il étudiait la possibilité de poursuivre sur le plan pénal le président du Front national, déjà condamné à 183.200 euros d'amende pour ses premières déclarations sur le sujet en 1987. »


Complément (3 mai 2008) : enfin, et « grrr... », une dernière variante, cette fois sous la plume de Camille-Marie Galic, directeur de la publication et de la rédaction et éditorialiste de l'hebdomadaire Rivarol qui, dans un article titré « Le retour du “détail” », publié en page 2 du numéro 2856 daté du vendredi 2 mai 2008, nous relate au détour d'un paragraphe que

« C'est oublier surtout que, pour avoir exprimé en 1987 sa vision de la seconde guerre mondiale, [...], Le Pen avait écopé de 1,2 million de francs d'amende et de dommages et intérêts (183 200 euros). »


Le festival continue, ce mardi 6 mai, avec une dépèche de l'AFP, titrée « “Détail de l'histoire”: ouverture d'une enquête préliminaire contre Le Pen », avec ce morceau de bravoure :

« Jean-Marie Le Pen avait été condamné en 1987 à 1,2 million de francs (183.200 euros) d'amende pour de premières déclarations sur le "détail" des chambres à gaz. »


Morceau de bravoure où, non content de répercuter l'ânerie propagée telle une gastro-entérite en hiver, le journaliste ajoute l'erreur complémentaire sur l'année, puisque 1987 correspond à l'année au cours de laquelle Le Pen fit ses déclarations au Grand Jury RTL-Le Monde, tandis que la fameuse condamnation, elle, n'est intervenue qu'en 1991...

dimanche 27 avril 2008

Malentendants

Le dramatique incendie (1) dans une usine de matelas, à Casablanca, au Maroc, dans la matinée du 26 avril, a donné l'occasion au site info.france2.fr de se distinguer dans l'approximation.

La page consacrée par le site à cette catastrophe nous indique, sous la plume de Jacky Bornet, que le commandant régional de la protection civile du Grand Casablanca, Moustapha Taouil, aurait déclaré, au micro de Medi 1 :

« [...] Nous avons pu constater dans notre intervention [...] le manque total de mesures et moyens de sécurité [...] qui sont censés être mis en place par l'exploitant [...] En même temps, le mode d'exploitation, qui a fait en sorte à ce qu'illégalement l'exploitant enferment les gens à l'intérieur des ateliers pour, soi-disant, éviter le détournement des matières premières [...] »


Toutefois, si l'on prend la peine de consulter le site de ladite radio, on peut encore y entendre, à cette heure, dans le journal de 12 h 30 du 27 avril, les propos réellement tenus, hier soir, par ce fonctionnaire marocain interrogé par Latifa Maroul :

« Ce que nous avons pu constater (alors)? dans notre intervention, c'est le manque total des mesures et moyens de sécurité normalement qui sont censés être mis en place par l'exploitant et en même temps le mode d'exploitation qui fait en sorte à ce que, illégalement, l'exploitant enferme les gens à l'intérieur des ateliers, soi-disant afin d'éviter tout détournement de matières premières [...] »


lundi 21 avril 2008

Avant d'enterrer quelqu'un, on croque d'abord son gros orteil pour vérifier...

J'ignore qui s'est amusé à lancer cette fausse nouvelle, mais je ne trouve pas drôle du tout cette annonce d'un prétendu décès de Pascal Sevran à l'âge de 62 ans. Ce qui me console, c'est que Wikipédia n'a pas été la seule à se faire piéger, aussi bien la radio Europe 1 que le site europe1.fr et la Bande à Ruquier étant tombés dans le panneau.

Cela nous a valu, à 19:32, sur europe1.fr, une brève dans le bloc « Dernières minutes », titrée « Europe 1 présente ses excuses », brève libellée ainsi :

« Contrairement à ce qu'Europe 1 et Europe 1.fr ont pu annoncer, l'animateur de télévision, producteur, écrivain ou encore parolier Pascal Sevran n'est pas décédé. La station présente ses plus plates excuses. »


Laurent Ruquier, quant à lui, précisait à 19:38 qu'il avait été la « victime d'une malheureuse dépèche ».

Et Wikipédia, dans tout cela ? La prétendue information y est apparue, sous la plume d'une adresse IP, à 18:56, et plusieurs contributeurs supposés éminents n'ont pas eu la présence d'esprit de blanchir cette annonce ne reposant sur aucune source fiable. Le démenti est venu à 19:28 (quatre minutes avant la publication sur le site europe1.fr), avec des réapparitions intermittentes de la fausse nouvelle jusqu'à 20:02, heure à laquelle l'article a été totalement protégé en écriture.

Je n'en dirai pas plus pour le moment, mais je trouve que tout le monde a été lamentable, notamment ceux qui, sans se livrer aux vérifications de base, donnent crédit à une intoxication. Les anticipations et vandalismes de ces derniers jours, sur Wikipédia, n'ont visiblement pas servi de leçon : c'est toujours la course au scoop.

dimanche 20 avril 2008

Les « manœuvres » de Berlusconi

Visiblement tout est bon, au sein de nos médias bien-pensants, pour instiller dans l'esprit du lecteur que Silvio Berlusconi serait un vil personnage ayant tous les défauts.

Un exemple parmi d'autres, dans les jours qui ont suivi la nette victoire du Peuple de la liberté aux élections générales italiennes : Il Cavaliere, comme il est d'usage après une victoire électorale, prépare l'entrée en fonctions de son gouvernement, dans lequel il a pressenti Franco Frattini, actuel commissaire à la Justice et aux Affaires intérieures au sein de la Commission européenne, pour occuper les fonctions de ministre des Affaires étrangères.

En prévision du scrutin des 13 et 14 avril, Franco Frattini avait demandé, auprès de ses pairs de la Commission, un congé de quatre semaines, lui permettant de participer à la campagne électorale aux côtés de Silvio Berlusconi et autres figures marquantes d'Il Popolo della Libertà.

Il eût été ridicule, sachant que l'accession de M. Frattini à la tête de la diplomatie italienne était acquise en cas de victoire de la droite aux élections, que le commissaire italien revienne siéger au sein de la commission alors qu'il a probablement besoin de préparer ses nouvelles fonctions.

Tout aussi ridicule eût été la solution d'une démission précipitée, avant même sa nomination, ce qui eût conduit à cette bizarrerie où un président du Conseil démissionnaire, Romano Prodi, qui expédie les affaires courantes depuis la chute de son cabinet à la fin du mois de janvier, se serait vu confier la tâche de nommer le successeur de M. Frattini au sein de la Commission européenne, rôle qui revient, de manière naturelle et légitime, à un chef de gouvernement dans le plein exercice de ses fonctions, en la circonstance Silvio Berlusconi, doublement légitimé par le suffrage universel, tant à la Camera dei deputati qu'au Senato della Repubblica.

Ce parti pris hostile à Silvio Berlusconi a ainsi conduit le quotidien Le Monde à choisir un titre particulièrement orienté pour un petit articulet, paru dans l'édition datée du dimanche 20 avril, articulet dans lequel le journaliste Thomas Ferenczi rapporte, de manière relativement neutre, la prolongation de deux semaines du congé de Franco Frattini. Le journal, pour bien marquer sa désapprobation d'un si vil comportement du vainqueur des urnes, a ainsi choisi le titre « Silvio Berlusconi manoeuvre pour nommer le nouveau commissaire italien ».

En oubliant au passage que rien ne forçait José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, ancien maoïste passé au centre droit, à faire une telle fleur au vilain ogre de droite voire d'extrême droite que représente M. Berlusconi pour les « chaisières » de la bonne conscience de gauche.

Or, qu'a fait M. Barroso ? Selon les termes du communiqué de la Commission, tels que rapportés par M. Ferenczi dans son article, mais pas encore disponibles sur le site Web de l'Union européenne, M. Barroso aurait répondu favorablement à la demande d'un congé supplémentaire, courant jusqu'au 28 avril,  afin de préserver l'efficacité de l'action de la Commission .

Qu'on ne se méprenne pas : je n'ai pas de sympathie particulière pour l'insubmersible Silvio Berlusconi (1). En revanche, je n'aime guère les méthodes insidieuses de la « grosse presse » française pour salir tous ceux qui n'entrent pas dans le moule prédéfini de leur vision du monde intolérante...

samedi 19 avril 2008

Le logiciel italien

Dans un entretien accordé par le journaliste italien Bernardo Valli à son confrère Alain Léauthier, publié sous le titre « La question morale ne fait plus partie du logiciel italien », et oublié dans le n° 574 de l'hebdomadaire Marianne, daté du 19 au 25 avril 2008, il est que, en substance, les Italiens se moqueraient des aspects gênants de la biographie de Silvio Berlusconi et s'en moqueraient « car la question morale ne fait plus partie du logiciel national » (1).

Rappelons, mais en prêchant dans le désert, que lorsque le terme « logiciel » a été créé en France vers la fin des années 1970, il ne visait qu'à remplacer le terme anglais « software » et que nul n'aurait imaginé, à l'époque, que quelques pédants trouveraient « plus smart » (2) de créer cette nouvelle acception complètement grotesque...

On pourrait au passage se demander si, dans la langue anglaise, ce genre d'âneries a également surgi.

jeudi 17 avril 2008

L'équipe Clinton sont...

Sur lepoint.fr, au détour d'une reproduction d'une chronique de Patrick Sabatier (1), titrée « Obama peut-il gagner ? », parue ce jeudi 17 avril 2008, soit dans les colonnes du Point, soit sur le seul site Web, ce passage mal fichu :

« Pourtant, dit Jim Vandehei, directeur de la rédaction du quotidien en ligne The Politico, "l’équipe Clinton sont absolument convaincus qu’Obama ne peut pas gagner la présidentielle, parce que sa base n’est pas assez large et qu’il n’est pas assez blindé pour résister aux attaques des républicains". »


J'ignore à qui l'on peut imputer ce détail, au journaliste qui ne relit pas suffisamment son papier avant de le publier, ou aux « techniciens » du site Web qui, soit transfèrent le contenu de la chronique et ne voient pas que la phrase est bancale ou, pire, qui s'en moquent complètement (pensez, a-t-on besoin de se soucier de ses lecteurs, dans ce monde où règne le prêt-à-penser / prêt-à-jeter ?), soit encore – tout est possible – perdent au passage quelques mots de cette chronique.

mercredi 16 avril 2008

Exclu ou suspendu ?

Sur liberation.fr, en illustration de la reproduction d'un article de David Revault d'Allonnes, titré « Au PS, Charasse perd sa place », paru dans le numéro daté du mercredi 16 avril 2008, une photo du sénateur et ancien ministre Michel Charasse, provenant de l'agence Reuters, et sous-titrée « Michel Charasse est exclu du Parti socialiste. »

Peu importe si l'article, lui, semble rapporter de manière correcte que le maire de Puy-Guillaume et 17 autres conseillers généraux socialistes du département aient en réalité été suspendus du Parti socialiste pour avoir, le 20 mars dernier, voté en faveur du président sortant du conseil général, Jean-Yves Gouttebel, au détriment de la candidate investie par les militants socialistes, l'ancienne ministre et sénatrice Michèle André.

Non, il faut absolument illustrer un article, ce qui se conçoit dans notre civilisation de l'image dominante, alors quelle importance si la légende est erronée parce que celui qui se sera chargé de répondre à l'oukase de l'image à tout prix n'est pas capable de faire la différence entre les termes « suspendu » et « exclu »...

samedi 12 avril 2008

Se réengendrer

Sur lemonde.fr, dans un chat des lecteurs du site avec Vincent Peillon, titré « Je souhaite que Ségolène Royal puisse conduire la rénovation du PS », en réponse à une question sur la republication de textes d'auteurs socialistes ou socialisants du XIXe siècle, l'ex-député de la Somme, co-animateur du courant Nouveau parti socialiste et ancien porte-parole de Ségolène Royal durant la campagne présidentielle de 2007, indique que :

« Le paradoxe, c'est que pour accoucher de l'avenir, il faut souvent se réengendrer, d'une certaine façon, et cela passe par une réécriture de l'histoire. Un nouveau récit. De nouvelles fondations. »


On peut déjà tiquer sur le néologisme « réengendrer ». Mais lorsque celui-ci s'accompagne de la forme réfléchie, ça devient encore plus bizarre. Certes, il existe quelques emplois, pour le verbe « engendrer », de la forme pronominale « s'engendrer », mais j'ai quelques doutes sur cette construction.

Quelqu'un aurait une idée sur ce que Vincent Peillon a réellement voulu dire et, si mes doutes sont partagés, quelle formulation aurait pu mieux convenir pour exprimer sa pensée ?

Leçons de moral

Sur liberation.fr, sous la plume de François Vignal, dans un article titré : « Le “carton rouge” de l'UMP à Ségolène Royal », cet extrait :

« “Elle donne des leçons de moral toute la journée et ne pratique pas le minimum de justice sociale”, souligne le patron de l’UMP qui dénonce “l’hypocrisie” et ironise sur l’un des engagements de la candidate socialiste à la présidentielle [...] »


On eût certes pu croire à une malencontreuse faute de frappe – je ne cesse d'en commettre, en tapant sur mon clavier avec deux doigts et demi – mais, lorsque l'erreur est répétée un peu plus loin dans l'article, on est bien forcé de se dire qu'il y a de grandes chances pour que ce soit réellement une confusion entre les mots « moral » et « morale » :

« Il est venu pour casser du sucre sur le dos de Royal et s’y emploie: “Ce n’est pas faire diversion, s’exclame-t-il. Qui fait des leçons de moral ? C’est la gauche ! Et là, Ségolène Royal agit comme le pire des patrons !” »


La mise en gras de l'expression fautive, dans les propos de Devedjian tels que transcrits dans Libération, est de mon fait.

jeudi 10 avril 2008

Lettres de crédit

Sur lefigaro.fr, sous la plume de Samuel Laurent, dans un article titré « Mélenchon s'en prend au dalaï-lama et à RSF », cet extrait :

« Un mois et demi après son arrivée, Nicolas Sarkozy n'aurait en effet toujours pas reçu le nouvel ambassadeur chinois en France pour qu'il lui présente ses lettres de crédit. »


Je crains qu'il n'y ait une confusion, là. Les dictionnaires définissent, dans une acception qui a plusieurs siècles d'existence (1), la lettre de crédit (2) comme un document signé par un établissement financier et permettant à son porteur de toucher une certaine somme d'argent après remise dans une succursale de l'établissement émetteur, ou auprès d'un correspondant du financier.

L'ambassadeur nouvellement en poste dans une capitale, et qui est tenu à une présentation protocolaire auprès du chef d'État ou de gouvernement du pays hôte, vient présenter ses lettres de créance (3).